Une juge de la Cour du Québec a présenté des excuses à une musulmane pour lui avoir refusé de comparaître devant elle il y a cinq ans en portant le voile, et ce dans le but de mettre fin aux procédures disciplinaires qui la visent. Dans une lettre lue mardi lors d'une audience virtuelle du Conseil québécois de la magistrature, la juge Eliana Marengo s'est excusée d'avoir refusé, en 2015, d'entendre la cause de Rania El-Alloul concernant un véhicule saisi, si elle ne retirait pas son voile. « La juge affirmait à l'époque que Mme El-Alloul violait les règles qui exigent qu'on soit « convenablement vêtu » au tribunal, soulignent les médias, précisant que Mme Marengo admet dans sa lettre d'excuses s'être trompée dans son interprétation de la loi et « qu'elle n'a jamais eu l'intention de manquer de respect envers Mme El-Alloul ou ses croyances religieuses ». Dans une lettre de réponse lue lors de l'audience, Mme El-Alloul, qui avait refusé de retirer son hijab, a fait savoir que les propos et la décision de la juge d'ajourner sa cause lui avaient causé de la douleur, mais qu'elle acceptait ses excuses, ajoute-t-on. Les excuses et l'appel pour mettre fin aux procédures font partie d'une proposition de règlement conjointe entre les avocats de Mme Marengo et les procureurs du Conseil en charge de l'enquête. En juin 2016, le Conseil de la magistrature a mis en place un comité chargé d'enquêter sur la conduite de la juge après avoir décidé que 28 des plaintes suscitées par ses propos étaient fondées.