Depuis le milieu des années 1970, quelques milliers de personnes vivent dans des camps au fin fond du désert algérien dans la région de Tindouf. Ces personnes qualifiées de réfugiés mais qui ne sont que des séquestrés sont les otages du conflit créé par le régime algérien sur le Sahara marocain. Ce sont des otages qui servent à accréditer l'idée que le groupe séparatiste du Polisario gouvernerait une population d'originaires du Sahara marocain. En droit international, les Etats sont responsables de tout ce qui se passe sur leur territoire, l'Algérie est donc juridiquement responsable de la situation de ces personnes. Or cette situation est lamentable. En effet, aux violations graves des droits de l'homme s'ajoutent d'autres interdictions faites aux organismes onusiens à commencer par le HCR. Ainsi, le HCR ne peut procéder au recensement des populations. Cette interdiction s'explique pour deux raisons majeures : d'abord, l'Algérie veut gonfler les chiffres des camps de Tindouf afin d'appuyer la fiction séparatiste du Polisario. Ensuite il s'agit de priver ces personnes de papiers d'identité de façon à les conserver sous contrôle. Le régime algérien trafique les chiffres pour recevoir un important surplus d'aide humanitaire qui est détournée par les caciques du régime. L'Algérie a imposé sans aucune justification un chiffre de 165 000. Ce chiffre a été contesté par les ONG et les pays donateurs au point de conduire l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) de l'union européenne (qui est l'un des principaux donateurs) à faire une enquête entre 2003 et 2007. Le rapport publié en 2007 a été étouffé jusqu'en 2014, date à laquelle la population des camps de Tindouf a été ramenée à 90 000, l'Algérie refusant toujours toute opération de recensement. En réalité, la population des camps de Tindouf concernée par le conflit ne devrait pas dépasser 30 000 personnes. L'absence de recensement dans les camps de Tindouf remonte à 1975, date de l'ouverture du conflit par Alger. Cela est dû au refus obstiné de l'Algérie, malgré les sollicitations répétées du Conseil de Sécurité. On peut se demander, dans ces conditions, sur quelles bases le HCR et les autres organisations concernées – dont l'union européenne- ont pu durant les dernières décennies établir leurs plans d'assistance. De fait, le système au profit du régime algérien maffieux de peut perdurer qu'en profitant du laxisme – voire pour certains de la complicité avec le régime algérien- dont font preuve plusieurs Etats membres de l'Union européenne et de l'ambigüité de la Commission de Bruxelles. Il serait donc temps de diligenter une enquête pour faire la lumière sur le détournement des aides destinées aux camps situés dans la localité de Tindouf, sachant que les contribuables des nations membres de l'union européenne n'ont pas à entretenir plus longtemps la corruption du régime algérien et de ses séides. D'ailleurs, le Forum de soutien des autonomistes de Tindouf (Forsatin) a révélé, fin mai 2020, que Brahim Ghali, chef du Polisario, contre lequel un mandat d'arrêt a été émis en novembre 2016 par la justice espagnole pour génocide, torture et viol, est impliqué dans le détournement de dons humanitaires espagnols destinés à la population séquestrée dans les camps de Tindouf en Algérie. Dans ces conditions, il faut se réjouir que, dans une proposition de résolution déposée début juillet 2020, des députés du parlement européen rappellent qu'un rapport de l'Office européen de lutte antifraude rendu public en 2014 a constaté de nombreux détournements de l'aide humanitaire octroyée par l'Union européenne au mouvement séparatiste Polisario qui est une émanation du régime algérien contre le Maroc. Ils soulignent que cette aide fait l'objet de nombreux trafics et que le régime algérien prélève une taxe tout en s'obstinant à refuser les demandes de recensement des réfugiés formulées par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Les parlementaires européens demandent à l'union européenne d'œuvrer conjointement avec l'Organisation des Nations unies pour superviser un recensement des réfugiés des camps de Tindouf. Ils demandent également à l'union européenne d'auditer l'utilisation de l'aide humanitaire européenne au Polisario depuis 2015.