Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a affirmé jeudi que les médias sociaux ne devraient pas modérer le discours politique, alors que le président américain Donald Trump s'apprête à signer un décret visant à limiter la protection dont bénéfice ces plateformes accusées d'impartialité. « Les utilisateurs devraient pouvoir voir ce que les politiciens disent », a estimé le patron de Facebook contredisant la démarche de Twitter cette semaine d'apposer une mention appelant à vérifier les faits sur deux tweets du président Trump qualifiés de « potentiellement trompeurs » Ulcéré par cette démarche, Trump a accusé Twitter d'enfreindre la liberté d'expression et d'ingérence dans l'arène politique en cherchant à « bâillonner les voix conservatrices ». La Maison Blanche a annoncé aussitôt que le Locataire de la Maison Blanche allait signer un décret ce jeudi visant à encadrer les réseaux sociaux. Prenant le contre-pied de Twitter, Mark Zuckerberg a déclare, dans un entretien avec la chaîne NBC: « Je ne pense pas que Facebook ou les plateformes Internet en général devraient être les arbitres de la vérité. Les discours politiques sont l'une des parties les plus sensibles des démocraties, et les gens devraient avoir le droit de voir ce que disent les politiciens ». Il a néanmoins ajouté qu'il n'est pas d'avis que la réglementation sur les médias sociaux soit la bonne approche. « Je dois comprendre ce qu'ils auraient réellement l'intention de faire », a déclaré M. Zuckerberg avant d'enchaîner: « Mais en général, je pense qu'un gouvernement qui choisit de censurer une plate-forme parce qu'il s'inquiète de la censure ne me semble pas exactement être le bon réflexe ». Citant deux hauts fonctionnaires fédéraux, le New York Times a rapporté que le décret de Trump faciliterait la tâche des autorités américaines pour sanctionner les réseaux sociaux lorsqu''lles estiment qu'ils « censurent la liberté d'expression, lorsqu'ils décident de suspendre des utilisateurs ou de supprimer des publications ». Le décret viserait à modifier le champ d'application d'une loi de 1996 qui protège les plateformes en ligne et permettrait aux autorités de régulation de se prononcer sur les politiques de modération des contenus.