Devenu, désormais, l'ennemi numéro 1 de l'humanité, le coronavirus actuel se répand dans le monde entier, depuis plusieurs mois. Connue par son nom scientifique «Covid-19», cette pandémie fait basculer la vie sur terre. Du jour au lendemain, les pays ont commencé à fermer leurs frontières, l'économie mondiale a chuté, des mesures de confinement ont été imposées et plus de 850 millions de jeunes dans le monde se retrouvent chez eux. Comment en est-on arrivés là ? Les pays touchés deviennent, de plus en plus, nombreux et le nombre des malades monte en flèche. Jusqu'au 31 mars , nous comptons presque 38.000 morts pour environ 785.000 cas de contamination dans le monde et environ 165.000 guérisons. Notons que ce nombre de cas diagnostiqués ne reflète pas parfaitement la réalité puisqu'un grand nombre de pays ne testent que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière. La Chine, point de départ de l'épidémie, recense, pour sa part, un total de 81.470 cas, dont plus 3.304 décès et plus de 70.420 guérisons. En dehors de Hubei, l'épicentre de l'épidémie, une certaine reprise est perceptible dans le pays. Retour sur l'histoire de la propagation du virus. Apparition du coronavirus : Un mystère non résolu Tout commence en novembre 2019... La première personne ayant contracté ce nouveau virus serait un homme de 55 ans et sa contamination remonterait au 17 novembre 2019, selon plusieurs médias chinois, dont South China Morning Post. Toutefois, ce quotidien a rapporté que le fameux patient zéro n'a jamais été formellement déclaré par les autorités chinoises. Les médecins chinois, eux, n'auraient réalisé qu'ils étaient confrontés à une nouvelle maladie que vers la fin du mois de décembre. D'ailleurs, docteur Li Wenliang était l'un des premiers médecins chinois à avoir sonné l'alarme à Wuhan, ce qui lui a valu d'être accusé par les autorités chinoises de propager des «rumeurs». Devenu une icône, cet ophtalmologue, mort à l'âge de 34 ans, est victime de l'épidémie qu'il avait signalée aux autorités. La nouvelle du décès de ce médecin avait suscité une large vague de dénonciation, de nombreux Chinois lui ont rendu hommage, mais ils n'ont pas hésité non plus à critiquer leurs autorités. Devenu un héros national en Chine, les internautes avaient exprimé beaucoup d'émotions suite à la diffusion d'images de l'arrestation du médecin en compagnie de ses collègues. Le pouvoir les avait accusés de diffuser de fausses informations, alors qu'ils étaient les lanceurs d'alerte sur l'apparition de la maladie. Depuis, un à cinq nouveaux cas auraient été signalés, chaque jour, et à la mi-décembre, il y avait 27 cas confirmés, cinq jours plus tard, 60 cas et ainsi de suite. Wuhan, point de départ de l'épidémie Il a fallu un mois avant que le géant chinois reconnaisse l'apparition d'un mystérieux coronavirus que l'on appelle désormais «Covid-19». Ce n'est que vers la fin du mois de décembre 2019, que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) reçoit la première alerte. Au premier janvier, la région de Hubei comptait déjà 381 individus infectés par ce nouveau virus. C'est à partir de ce moment que les autorités chinoises annoncent une série de cas de pneumonies d'origine inconnue. Des mesures d'isolement des patients ont été prises et un travail pour identifier l'origine de cette maladie avait commencé. La grande majorité de ces personnes travaillait ou se rendait fréquemment sur le marché de gros aux poissons de Huanan, situé dans la ville de Wuhan, en Chine, à 850 kilomètres à l'ouest de Shanghai. Un marché fermé par les autorités chinoises, dès le 1er janvier 2020. L'existence d'un nouveau coronavirus capable de se transmettre d'homme à homme n'a été officiellement reconnue qu'à partir du 21 janvier. Depuis le 23 janvier, les 11 millions d'habitants de la ville de Wuhan, vivent cloîtrés chez eux. Plus largement, c'est toute la province de Hubei, soit 58 millions de personnes, qui sont soumises à une longue et stricte quarantaine. Cela se traduit par la fermeture des aéroports, gares ferroviaires et routières, voies fluviales, autoroutes… Toutes les voies de communication vers l'extérieur sont filtrées par l'armée. Une mesure qui vise à «contenir efficacement le rythme de la propagation de l'épidémie» afin de sauver des vies, selon la chaîne de télévision publique CCTV. Pour sa part, le régime chinois se targue récemment de «maîtriser» l'épidémie, communique des chiffres optimistes, insiste sur une décrue quotidienne du nombre de contaminations et de victimes. Tout commence en novembre 2019... Mesures de confinement : témoignage d'un Marocain à Hong Kong Les autorités de la province chinoise de Hubei ont renforcé cette quarantaine, le 16 février, en limitant strictement la circulation des transports et des personnes pour endiguer la propagation du virus. Aucun pays n'aurait prévu une propagation aussi rapide du virus. Cela se traduit par le confinement et le contrôle total de la population. Depuis, la température de tous les clients des commerces devait être vérifiée, mais aussi lorsque les personnes quittent leur domicile. Lorsqu'un cas de contamination est avéré, une quarantaine obligatoire de 14 jours est imposée à tous les habitants environnants. Les autorités du pays n'ont pas tardé à prendre les choses en main. Elles ont énormément travaillé,pour contenir ce fléau. En dehors de Hubei, les autorités ont annoncé la mise en place de mesures de dépistage du virus et de désinfection dans les grandes agglomérations du pays. Dans une interview accordée à MAROC DIPLOMATIQUE, un ressortissant marocain résident à Hong Kong, Jamal chafra, nous décrit comment il a vécu les mesures de confinement et de distanciation sociale. «La mise en quarantaine et l'arrêt brutal des flux, au niveau des frontières, ont beaucoup aidé à ralentir la propagation du virus, ce qui fait que le taux de mortalité est resté faible», explique-t-il. Plusieurs images circulaient sur la toile montrant une pénurie d'alimentation sur les grandes surfaces. Selon Jamal Chafra, «ces images traduisaient réellement l'état de panique d'une manière tangible et palpable, d'ailleurs, c'est le cas partout dans le monde. Cette peur se manifeste par une rupture de stock des produits de première nécessité à laquelle les Etats n'étaient pas préparés, donc, il n'y a rien de superflu à ce niveau-là». Interrogé sur les mesures que la Chine aurait pu prendre pour stopper la propagation de l'épidémie, ce ressortissant marocain explique qu'«il y a eu un certain retard au départ, mais les autorités du pays n'ont pas tardé à prendre les choses en main. Elles ont énormément travaillé pour contenir ce fléau. D'ailleurs, si les Chinois n'ont pas fait cet effort, la situation aurait été plus catastrophique aujourd'hui». Il poursuit : «j'ai suivi la manière avec laquelle cette crise a été gérée depuis le départ. Leur management de crise était à haut niveau et la réaction des autorités chinoises était prompte». Quand l'ampleur du danger est sous-estimée Il y a quelques semaines, l'OMS avait estimé qu'il était prématuré de parler de «pandémie », chose qui aurait attisé inutilement les peurs, selon cette organisation onusienne. En revanche, aucun pays n'aurait prévu une propagation aussi rapide du virus. Nul n'aurait cru que le jour arrivera où les pays fermeront leurs frontières et les peuples, à travers le monde, seront confinés. Hélas, ce n'est pas un film hollywoodien ! Le monde est désormais face à la «crise sanitaire majeure de notre époque», selon les estimations de l'OMS. Aujourd'hui, le virus est devenu plus meurtrier en Europe qu'en Asie. Dans ce cadre, la présidente de la Commission européenne a admis, dans une interview publiée par le quotidien allemand Bild, que les responsables politiques avaient tous «sous-estimé » l'ampleur du danger représenté par cette épidémie. En Italie, pays le plus touché par le virus dans le vieux continent, un record quotidien absolu de décès a été enregistré. Une semaine après le début du confinement généralisé, la Les autorités du pays n'ont pas tardé à prendre les choses en main. Elles ont énormément travaillé pour contenir ce fléau. Aucun pays n'aurait prévu une propagation aussi rapide du virus. péninsule a enregistré plus de 800 décès en 24 heures. Il s'agit du plus grave bilan qu'un pays puisse enregistrer en une seule journée, dépassant même les données chinoises au plus fort de la maladie à Wuhan, son premier épicentre avant que cs chiffres n'augmentent par la suite. Qualifié d' «ennemi de l'humanité» par l'OMS, le virus a plongé les bourses en dépit des milliards d'aides économiques annoncées. Ce qui a incité plusieurs pays à prendre des mesures draconiennes voire de confinement, qui concernent déjà 3,4 milliards de personnes confinée dans le monde. Presque la moitié de la population mondiale confinée L'Allemagne, l'Autriche, le Royaume-Uni et l'Iran ont tous appelé leurs populations à limiter au maximum les déplacements et les contacts, sans toutefois assortir ces recommandations de mesures coercitives. Ces quatre pays comptent à eux seuls environs 240 millions d'habitants. La province chinoise de Hubei et sa capitale Wuhan, berceaux de l'épidémie du Covid-19, sont coupées du monde depuis fin janvier. La quarantaine dure toujours, mais les restrictions aux déplacements ont été allégées, le 14 mars pour plus de 50 millions d'habitants. Dans la plupart de ces territoires, il est tout de même possible de sortir de chez soi pour travailler, acheter des produits de première nécessité ou se soigner. Les frontières entre les Etats-Unis et le Canada sont fermées, après bien d'autres. Tandis que le Portugal a décrété l'état d'urgence et le Pérou instauré un couvre-feu nocturne, les Belges, après les Italiens ou les Français, ont à leur tour découvert la vie à la maison, avec des exceptions pour les courses indispensables ou l'activité physique. Plusieurs pays ou territoires ont mis en place des couvre-feu, interdisant les déplacements en soirée et pendant la nuit : la Tunisie (de 18H00 à 06H00), la Bolivie (de 17h00 à 05h00), la Serbie (de 20H00 à 05H00), les Etats américains du New Jersey (de 20H00 à 05H00), Porto Rico (de 21H00 à 05H00), Manille aux Philippines (de 20H00 à 05h00). Ces territoires cumulent plus de 50 millions d'habitants.