Après avoir annoncé, jeudi dernier, qu'elle commencera les travaux de forage du puits TE-8 en février 2017, la société britannique Sound Energy, qui a découvert, en 2016, un géant gisement de gaz au niveau de Tendrara dans l'Oriental, vient d'affirmer dans une présentation adressée à ses investisseurs privés que les premiers flux de gaz pourraient être commercialisés dès 2019. Le Maroc pourrait, dès 2019, devenir producteur et exportateur de gaz. C'est en tout, ce qui ressort d'une présentation adressée aux investisseurs privés de la compagnie britannique Sound Energy. Dans le détail, la société détentrice de la licence d'exploration Tendrara dans l'Oriental, explique que les premiers lots de gaz qui devraient être commercialisés, dès 2019, devraient suffisamment répondre aux besoins de trésorerie pour le financement de nouvelles explorations dans le cadre de ladite licence. Il y a lieu de souligner, à ce propos, que la société britannique a, sur la base des dernières découvertes qui étaient en dessus de ses attentes, signé avec son partenaire OGIF (Fonds d'investissement pétrolier et gazier) un protocole d'accord non-contraignant pour l'acquisition de tous les actifs de ce dernier sur les projets gaziers Tendrara et Méridja. Le fonds OGIF, qui contrôle respectivement 20% et 75% des parts sur ces deux domaines, obtiendra en contrepartie de cette cession d'actifs 272 millions de nouvelles actions ordinaires de Sound Energy. Quoique cette transaction ne pourrait se conclure qu'avec l'approbation de ses actionnaires, il semble que la compagnie a pris une option sérieuse pour le commencement de l'exploitation. Preuve en est ses annonces concernant les forages du puits TE-8 (prévus en février 2017) qui sont décisifs pour évaluer la taille du gisement et ainsi finaliser le Business Developement. Ce stade qui verra la construction des installations-pouvant transformer les opportunités en affaires- et qui devrait permettre la réalisation des travaux sismiques pour avoir de meilleures indications sur les volumes de gaz disponibles, s'avère crucial pour la compagnie. Selon ladite présentation, Sound Energy pense sérieusement construire un pipeline reliant le domaine Tendrara au gazoduc Maghreb Europe (GME) situé à 120 km et qui permet l'exportation du gaz algérien vers l'Europe. Rappelons à ce titre que le fonds marocain d'investissement pétrolier et gazier (OGIF) avait manifesté son intérêt pour la participation au financement de la construction de ce pipeline. Le PDG de Sound Energy, James Parsons, qui a assuré en octobre dernier, que « les premiers résultats confirment un débit commercial et fournissent des indices importants quant au potentiel du réservoir oriental TAGI», a expliqué la logique avec laquelle travaille sa compagnie. En premier lieu, il fallait, selon lui, débloquer le taux de production du site avant de passer à la construction des installations nécessaires pour la connexion du site avec le gazoduc algérien qui mettra Sound Energy devant plusieurs options. Selon ledit document, le gaz produit serait ou exporté via le gazoduc ou commercialisé sur le marché local. Cette deuxième option est la plus plausible, selon James Parsons, car elle « sera en alignement avec la politique énergétique du Maroc ». D'après ladite présentation, le site de Tendrara pourrait également être connecté au pipeline que le Maroc compte mettre en place dans le cadre de son projet de diversification du bouquet énergétique et alimenter les centrales électriques (Tahaddart, Dhar Doum, Al Wahda, etc.). Rappelons que le PDG de Sound Energy avait précisé dans une présentation antérieure dressée aux investisseurs de la société, que celle-ci «pourrait être assise sur un champ de gaz super-géant au Maroc» et que « cette découverte pourrait être de l'ordre du champ de gaz Zohr d'ENI (la compagnie italienne qui a construit la raffinerie Samir en 1961), au large de l'Egypte, qui pèse 30 trillions de pieds cubes». Celui-ci demeure le plus important gisement de gaz en mer Méditerranée.