La France vit ce mardi au rythme d'une nouvelle journée de manifestations contre la réforme des retraites, à l'appel de l'ensemble des centrales syndicales déterminées à maintenir la pression sur le gouvernement, à l'approche des fêtes de Noel, afin de l'obliger à retirer son projet controversé. Ainsi, des manifestations sont prévues dans plusieurs villes françaises, au treizième jour d'une mobilisation marquée par des perturbations notamment dans les transports et sur les routes. A Paris, une grande manifestation à l'appel des syndicats prendra le départ à 13h30 (HL), depuis la place de la République pour rejoindre la place de la Nation. En prévision de tout dérapage, la préfecture de police, qui redoute la présence de 400 à 600 casseurs, a demandé aux commerçants se trouvant sur le parcours du cortège de fermer le temps de la manifestation. Il s'agit de la troisième journée de manifestation depuis le début du mois. Selon la police, elle devra rassembler un million de personnes dans toute la France. Le 5 décembre avait vu défiler plus de 800.000 personnes en France, selon le ministère de l'Intérieur, et 1,5 millions de personnes, selon les syndicats. Le 11 décembre dernier, la mobilisation avait rassemblé 339.000 manifestants selon l'Intérieur et plus de 800.000, selon les syndicats. Mais, la mobilisation de ce mardi devrait être encore plus massive car pour la première fois, elle intervient à l'appel de l'ensemble des syndicats jusqu'aux plus réformateurs comme la CFDT. → Lire aussi : France : Démission du haut-commissaire à la réforme des retraites Cette nouvelle mobilisation intervient au lendemain de la démission du haut-commissaire en charge de la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye, au centre de la polémique, ces derniers jours, pour avoir omis de mentionner plusieurs mandats dans sa déclaration d'intérêt à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), et pour avoir continuer d'occuper des fonctions rémunérées après son entrée au gouvernement. Un cumul interdit par l'article 23 de la Constitution française, pour lequel le haut-commissaire aux retraites a été épinglé aussi bien par l'Opposition que les syndicats. En reconduisant pour le treizième jour consécutif leur mobilisation contre la réforme des retraites, les syndicats entendent maintenir la pression sur l'exécutif, à l'approche des fêtes de Noel, et l'obliger à retirer son projet ou du moins à le revoir surtout pour ce qui est de la suppression des régimes spéciaux et le point relatif à l'âge pivot de 64 ans fixé par le gouvernement pour toucher une retraite à taux plein. « Nous ne retirerons pas » la réforme, a prévenu la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, alors que le Premier ministre Edouard Philippe reçoit les organisations syndicales et patronales mercredi et jeudi, pour essayer de débloquer la situation à l'approche des fêtes de Noel qui s'annoncent chaotiques dans les transports et problématiques pour le commerce et le tourisme surtout à Paris et sa région. Présentée comme l'une des mesures phares d'Emmanuel Macron aux présidentielles, la réforme du régime des retraites est destinée à repenser le dispositif actuel qui absorbe 14% du PIB avec 300 milliards d'euros de prestations de retraite chaque année, et un déficit compris entre 7,9 et 17,2 milliards d'euros à l'horizon 2025. Cette réforme repose essentiellement sur la création d'un système universel de retraite par points, – en remplacement des 42 régimes existants actuellement-, qui vise l'uniformisation des règles de calcul des pensions, et partant la suppression des régimes spéciaux. Si la réforme ne touchera pas à l'âge légal de départ à la retraite, aujourd'hui fixé à 62 ans, elle compte en revanche instaurer un âge pivot à la retraite fixé à 64 ans pour toucher une retraite à taux plein. Un point qui suscite la colère des syndicats aux côtés de la suppression des régimes spéciaux.