La mobilisation contre le projet de réforme des retraites se poursuit, ce week-end en France, avec une grève, pour la troisième journée consécutive, dans les transports en commun, occasionnant de fortes perturbations dans les trains et le métros notamment dans l'Ile-de-France. De leurs côtés, les « Gilets jaunes », qui ont défilé aux côtés des syndicats jeudi, ont annoncé une nouvelle journée d'action, la 56ème depuis le début de ce mouvement de contestation contre la politique sociale du gouvernement, selon les médias du pays. Les transporteurs routiers ont décidé eux aussi des actions de protestation contre la hausse de la fiscalité sur le gazole, décidée par le gouvernement, sous forme de barrages filtrants ou d'opérations escargot entraînant des perturbations du trafic. Au total, onze régions de France sont concernées. Par ailleurs, des manifestations sont prévues localement dans plusieurs régions de France à l'appel de l'intersyndicale, notamment dans le Mans (Sarthe), à Laval, en Mayenne et dans le Jura. A Paris, la CGT a appelé à une manifestation au départ de Montparnasse, pour protester « contre le chômage et la précarité ». → Lire aussi : France : les syndicats décident de reconduire la mobilisation contre la réforme des retraites Vendredi, les syndicats réunis en intersyndicale et des organisations de la jeunesse avait décidé de reconduire la mobilisation contre le projet de réforme des retraites, appelant à une nouvelle grève mardi prochain pour maintenir la pression sur le gouvernement et l'obliger à retirer son projet de réforme des retraites. De son côté, le Premier ministre Edouard Philippe, qui doit présenter mercredi, depuis le Conseil économique, social et environnemental, « l'intégralité du projet du gouvernement », concernant la réforme des retraites, a déclaré qu'il resterait ferme sur « la disparition des régimes spéciaux », tout en se disant prêt à des « transitions progressives ». Présentée comme l'une des mesures phares d'Emmanuel Macron aux présidentielles, la réforme du régime des retraites est destinée à repenser le dispositif actuel qui absorbe 14% du PIB avec 300 milliards d'euros de prestations de retraite chaque année, et un déficit compris entre 7,9 et 17,2 milliards d'euros à l'horizon 2025. Cette réforme repose essentiellement sur la création d'un système universel de retraite par points, – en remplacement des 42 régimes existants actuellement-, qui vise l'uniformisation des règles de calcul des pensions, et partant la suppression des régimes spéciaux. Si la réforme ne touchera pas à l'âge légal de départ à la retraite, aujourd'hui fixé à 62 ans, elle compte en revanche instaurer un âge pivot à la retraite fixé à 64 ans pour toucher une retraite à taux plein. Un point qui suscite la colère des syndicats aux côtés de la suppression des régimes spéciaux.