La justice tunisienne a rejeté de nouveau, mercredi, une demande de libération provisoire du candidat à l'élection présidentielle anticipée, Nabil Karoui, en détention depuis le 23 août pour « blanchiment d'argent » et « évasion fiscale ». Selon Kamel Ben Messaoud, membre du collectif de défense de Karoui, le juge d'instruction du pôle judiciaire économique et financier s'est déclaré « incompétent » pour examiner la demande de libération provisoire du candidat à l'élection présidentielle anticipée. « Le juge d'instruction a fait valoir que l'ordonnance relative à la demande de remise en liberté provisoire de Karoui relevait de la chambre des mises en accusation de la cour d'appel de Tunis », a précisé Ben Messaoud. Il a ajouté que cette juridiction avait conduit la défense à faire appel de cette décision, ce qui entraînerait le renvoi du dossier à la chambre d'accusation pour une audience dans les prochains jours. Le 5 septembre, la justice avait rejeté une demande de libération de Karoui, propriétaire de Nessma TV et président du parti « Qalb Tounès » (Cœur de Tunisie) qui avait été arrêté en exécution d'un mandat de dépôt délivré à son encontre par une des chambres de la Cour d'appel de Tunis. Le 2 septembre 2016, une organisation avait déposé une plainte près le Pôle judiciaire, économique et financier contre les deux frères Karoui pour suspicion de blanchiment d'argent. Le 8 juillet 2019, le juge d'instruction en charge de l'affaire avait décidé des mesures préventives à l'encontre des deux frères Karoui, dont l'interdiction de voyage et le gel des avoirs avant d'être entendus, le 23 juillet, par le premier juge d'instruction du Pôle judiciaire durant huit heures qui a décidé leur incarcération. L'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) a annoncé mardi que le candidat indépendant Kais Saïed et le magnat des médias Nabil Karoui sont arrivés en tête du scrutin du premier tour organisé le 15 septembre 2019 et disputeront le deuxième tour dont la date n'a pas encore été fixée.