La Cour d'appel de Tunis a rejeté la demande de libération de Nabil Karoui, candidat à l'élection présidentielle anticipée et propriétaire de la chaîne de télévision "Nessma", poursuivi pour "blanchiment d'argent". Selon Me Kamel Ben Messaoud, membre du comité de défense, la demande de libération déposée le 27 août dernier a été rejetée mardi soir par la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Tunis. Il a fait savoir qu'une réunion devra se tenir mercredi pour décider des mesures à prendre. La campagne électorale de Nabil Karoui pour la présidentielle anticipée du 15 septembre prochain s'est ouverte, lundi à Gafsa, en l'absence du candidat. Le 2 septembre 2016, une organisation avait déposé une plainte près le Pôle judiciaire, économique et financier contre les deux frères Karoui pour suspicion de blanchiment d'argent. Le 8 juillet 2019, le juge d'instruction en charge de l'affaire avait décidé des mesures préventives à l'encontre des frères Karoui, dont l'interdiction de voyage et le gel des avoirs. Le 23 juillet dernier, Nabil Karoui a été entendu par le premier juge d'instruction du Pôle judiciaire durant huit heures dans le cadre de la même affaire. Suite à cette arrestation qui a suscité une polémique, le ministre tunisien de la Justice, Mohamed Karim Jamoussi a annoncé qu'une enquête sur les circonstances de l'émission de mandat de dépôt à l'encontre de Nabil Karoui a été ouverte afin de s'assurer de la légalité des procédures empruntées. Le ministre a affirmé avoir ordonné à l'inspection générale au sein du département de la Justice d'enquêter sur les circonstances de l'émission de mandats de dépôt à l'encontre de Nabil et de son frère Ghazi. La loi stipule que l'inspection générale exerce sous l'autorité directe du ministre, une mission d'inspection sur l'ensemble des juridictions et sur tous les services et les établissements relevant du ministère à l'exception de la cour de cassation, a-t-il précisé.