La communauté internationale a déploré le décès du président tunisien Béji Caïd Essebsi, « un des grands hommes de la Tunisie ». Dans ce sens, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances au président de l'Assemblée des Représentants du Peuple (parlement tunisien), Mohamed Ennaceur, dans lequel le Souverain a exprimé Ses vives condoléances et Ses sincères sentiments de compassion suite à « la disparition de l'un des grands hommes de la Tunisie ayant consacré leur vie à servir leur pays et contribué avec abnégation et dévouement à l'édification de son Etat moderne ». Dans ce message, le Souverain dit se remémorer en cette dure épreuve les hautes qualités du défunt et la grande compétence politique dont il a fait preuve dans la conduite éclairée de son pays notamment après son élection en tant que chef de l'Etat. SM le Roi a ajouté que Béji Caïd Essebsi a oeuvré avec sérieux et un esprit de patriotisme exemplaire à parachever et consacrer le processus démocratique de son pays et à renforcer sa renaissance et son développement dans la cadre de la sécurité et de la stabilité. Le Royaume du Maroc se rappelle avec estime les liens de fraternité solide et de solidarité agissante qui attachaient le défunt au Royaume et Sa ferme détermination à établir des relations de coopération solide et exemplaire entre les deux pays, outre son attachement sincère à l'unité et la grandeur des peuples maghrébins frères, souligne SM le Roi dans ce message. A Paris, la présidence française a souligné qu'avec le décès du Président Béji Caïd Essebsi, la France perd un ami et la République tunisienne un dirigeant courageux. « La France perd un ami et la République tunisienne un dirigeant courageux qui aura présidé son pays dans un moment essentiel de son histoire, où il aura résisté à tous les obscurantismes pour bâtir l'avenir, la démocratie et le progrès », a indiqué l'Elysée dans un communiqué. « En ce jour de fête de la République tunisienne, le Président Béji Caïd Essebsi nous a quittés. Il n'y a pas de hasard, son destin était lié à celui de la Tunisie « , a précisé l'Elysée. Pour sa part, le président américain Donald Trump a, dans un message publié sur le site de la Maison Blanche, qualifié Caïd Essebsi d' »avocat infatigable » du peuple tunisien, soulignant qu'il se joindra à ceux qui, partout dans le monde, se souviendront des efforts d'un leader et du poids de ses responsabilités en tant que premier président élu démocratiquement après la révolution de 2011. Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a salué le rôle clé joué par le président Essebsi dans la transition démocratique du pays, réitérant par la même occasion l'engagement du Canada à travailler avec le gouvernement tunisien pour promouvoir la démocratie, la paix et la sécurité, les droits de la personne et l'égalité hommes-femmes. « La nation arabe et musulmane dans son ensemble, ainsi que la Palestine et la Tunisie ont perdu aujourd'hui un dirigeant et un militant, un frère et un ami, le président de la République tunisienne, Béji Caïd Essebsi, successeur du grand leader Habib Bourguiba, un pionnier du pragmatisme politique dans notre histoire contemporaine », a regretté pour sa part le président palestinien Mahmoud Abbas. De son côté, le président égyptien Abdelfattah al-Sissi a fait valoir l'apport historique du président Caïd Essebsi au progrès de la Tunisie et à sa stabilité. L'Emir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, a fait part de ses condoléances au peuple tunisien à la suite du décès de Béji Caïd Essebsi, ajoutant que « sa mémoire restera vivante dans la conscience du peuple tunisien et des peuples arabes ». Le président irakien, Ibrahim Salah a également présenté ses condoléances au peuple tunisien en ces circonstances douloureuses. De son côté, le chef de l'Etat djiboutien, Ismaïl Omar Guelleh, a exprimé sa « solidarité » et sa « compassion » avec le peuple tunisien et son gouvernement suite à « la perte d'un de ses fils les plus illustres ». Quant à lui, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s'est déclaré « profondément attristé » par le décès du président Caïd Essebsi, un « personnage central » de l'histoire de la Tunisie et de son indépendance. « Ces dernières années, il a joué un rôle déterminant pour mener le pays avec succès dans une transition vers la démocratie historique et pacifique », a souligné le chef de l'ONU par la voix de son porte-parole à New York. « On se souviendra du président Essebsi pour sa détermination audacieuse à défendre le régime démocratique tunisien et à respecter et promouvoir les droits de ses citoyens, y compris pour son ferme plaidoyer en faveur des droits et de l'égalité des femmes », a estimé M. Guterres. « Le président Essebsi était un pionnier tunisien, arabe et africain et un leader mondial », a témoigné le secrétaire général de l'ONU. A Bruxelles, l'Union européenne (UE) s'est dite « en deuil au côté de la Tunisie ». « Le Président Béji Caïd Essebsi a été un protagoniste courageux et respecté de la vie démocratique tunisienne, convaincu de l'importance d'un partenariat avec l'Union européenne », a souligné dans une déclaration, Federica Mogherini, la Haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-présidente de la Commission européenne. Elle a souligné qu'avec son décès, la Tunisie a perdu l'un de ses dirigeants les plus compétents et persévérants dans l'édification d'une Tunisie démocratique et prospère, capable d'offrir un avenir meilleur à son peuple et un modèle pour la région. L'UE renouvelle sa confiance envers la démocratie tunisienne fondée sur les principes de la Constitution de 2014 et reste plus que jamais solidaire de la Tunisie, a-t-elle poursuivi, relevant que l'UE reste déterminée à renforcer le partenariat privilégié qui l'unit à la Tunisie. « Le partenariat privilégié UE-Tunisie pour la Jeunesse, que le Président Essebsi et moi-même avons créé ensemble, restera une priorité majeure pour l'Union », a assuré Mogherini. Au Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit a fait part du souhait de voir la Tunisie « surmonter sa peine après cette grande perte pour qu'elle puisse poursuivre la construction de sa démocratie et de son développement ». Dans un communiqué rendu public par la Ligue arabe, Aboul Gheit a souligné que « le défunt était un homme de principes et de positions et un défenseur indéfectible de l'arabité comme en témoigne sa direction clairvoyante de l'actuelle session du sommet arabe. Le défunt a également joué un rôle national crucial que l'histoire de la Tunisie retiendra pour avoir préservé l'unité et la cohésion de son pays dans des circonstances difficiles, a-t-il ajouté, précisant que son engagement patriotique et sa loyauté envers son pays, jusqu'aux derniers jours de sa vie, font de lui un modèle à suivre en matière de leadership sincère et conscient capable de parvenir à un consensus et de sortir le pays des crises. Quant au Président de l'Institut du monde arabe, Jack Lang, il a exprimé sa solidarité avec le peuple tunisien « qui doit pleurer un grand résistant, un pourfendeur de l'intolérance et un indéfectible défenseur des libertés ». « La Tunisie aura, grâce à lui, fait un pas de géant pour conforter l'exception tunisienne. Avec intelligence, discernement et convictions, Béji Caïd Essebsi aura été, pendant son mandat, le sage garant de la Révolution du Jasmin », précise Lang. Il a salué les qualités de cet homme de raison, profondément humaniste et toujours ouvert au dialogue qui a porté des réformes progressistes, mené la Tunisie vers une nouvelle modernité et sans cesse bataillé pour défendre l'équité, l'égalité et la justice sociale. « Bajbouj », comme le surnommait affectueusement le citoyen tunisien, marquera à tout jamais l'Histoire de ce beau et grand pays qu'est la Tunisie », lit-on dans le texte de la déclaration. Le président Béji Caïd Essebsi est décédé jeudi matin à l'hôpital militaire de Tunis, à l'âge de 93 ans, quelques heures après son hospitalisation en soins intensifs.