Après 100 jours de détention, le tribunal de Tokyo a accepté mardi la mise en liberté sous caution de Carlos Ghosn, ancien patron et bâtisseur de l'alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors. Mais le procureur a immédiatement fait appel pour son maintien en détention. Interpellé à Tokyo le 19 novembre 2018 et placé dans le centre de détention de Kosuge, dans le nord de la capitale, Carlos Ghosn a été mis en examen pour abus de confiance et inculpé pour minoration d'une partie de ses revenus dans les déclarations aux autorités boursières de 2010 à 2018 pour un montant de 74 millions d'euros. L'appel du procureur sera examiné par un deuxième juge dont l'avis devrait être rendu rapidement, et s'il n'inverse pas la décision, l'ancien patron de Renault pourrait recouvrer la liberté sous caution mardi, assortie de conditions restrictives. En effet, en cas de libération, il aura l'obligation de résider au Japon et l'interdiction totale de quitter le pays. Des mesures prises par le tribunal pour réduire les risques de fuites et d'altérations des preuves. Le montant de la caution a été fixé à 8 millions d'euros. →Lire aussi: Renault : Jean-Dominique Senard, le nouveau successeur de Carlos Ghosn L'homme d'affaires franco-libano-brésilien se dit victime d'un complot monté par Nissan pour contrer son projet de rapprochement entre le constructeur automobile japonais et Renault. De son côté, Nissan réfute ses accusations et affirme que « les investigations menées en interne chez Nissan ont montré des conduites (de M. Ghosn) manifestement contraires à l'éthique (…) et d'autres faits continuent d'émerger », déclarant par ailleurs ne jouer « aucun rôle dans les décisions prises par les tribunaux ou les procureurs et n'est donc pas en position de commenter » l'évolution de la situation. Cette décision, qui doit encore être confirmée, fait suite à deux premières demandes de mise en liberté sous caution rejetées par le tribunal.