Le Brexit a coûté au moins 80 milliards de livres sterling à l'économie britannique depuis le référendum de 2016, a indiqué, jeudi à Londres, Gertjan Vlieghe, membre du comité de politique monétaire à la Banque centrale d'Angleterre (BoE). Depuis le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne (UE) en juin 2016, l'économie du Royaume-Uni a perdu environ 2% du PIB, alors « que rien ne s'est encore produit dans le pays » et au moment où le reste du monde enregistre de fortes croissances, a souligné M. Vlieghe. « Ce pourcentage de 2% du PIB, n'est pas anodin. Il représente 40 milliards de livres sterling par an et 800 millions de livres sterling par semaine », a-t-il martelé. M. Vlieghe a également souligné que les investissements des entreprises britanniques avaient baissé de 3,7% en 2018, contre une hausse annuelle d'environ 6% dans le reste du G7, tandis que les dépenses de consommation ont également ralenti, étant donné que les ménages étaient sous la pression de la hausse des prix provoquée par la baisse de la livre sterling immédiatement après le vote sur le Brexit. « Il est très inhabituel que l'investissement (au Royaume-Uni) diminue autant, alors que d'autres pays se portent plutôt bien, au moins récemment », a-t-il soutenu, faisant savoir que « la croissance du Royaume-Uni au cours des deux dernières années a été plus faible que prévu ». → Lire aussi : Un Brexit sans accord affecterait plus de 600.000 emplois dans le monde Sur la base des performances de l'économie mondiale enregistrées récemment, « nous nous attendions à une accélération de la croissance au Royaume-Uni, alors qu'en réalité, celle-ci a ralenti », a-t-il déploré. Les estimations du responsable monétaire signifient que le coût hebdomadaire du Brexit représente jusqu'à présent plus du double des 350 millions de livres qui devaient être économisés, selon la campagne « Leave » (sortons de l'UE), des frais d'adhésion à l'UE et versés plutôt dans le Système national britannique de santé publique (NHS), commente la presse britannique. Le 23 juin 2016, quelque 17,4 millions de Britanniques (51,9% des suffrages ) ont voté en faveur d'une sortie de l'Union européenne. Plusieurs rapports ont été publiés par la BoE pour quantifier le coût du Brexit sur l'économie britannique et les revenus des ménages. Le dernier en date, rendu public jeudi dernier par le gouverneur de la BoE, Mark Carney, prévoit que l'économie britannique a une chance sur quatre de sombrer dans la récession en 2019. Dans ce rapport, le gouverneur de la Banque d'Angleterre avait également relevé que le « brouillard du Brexit a causé de la volatilité à court terme dans les statistiques économiques et créé une série de tensions pour les entreprises, les ménages et les marchés financiers », estimant toutefois que la croissance s'accélérerait avec un Brexit « souple » ou avec davantage de clarté sur un accord de sortie de l'UE. En principe et à moins d'une surprise, le Royaume-Uni devrait quitter l'UE le 29 mars. Les négociations entre Londres et Bruxelles sur les modalités du Brexit étant presque bloquées, la perspective d'une sortie dans accord s'avère de plus en plus probable.