Le 8è congrès du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) constitue une occasion pour rechercher de nouvelles formes de militantisme en vue de consacrer l'enracinement du parti dans la société, a affirmé, vendredi à Bouznika, le Secrétaire général du PPS, M. Ismaïl Alaoui. S'exprimant lors de la séance inaugurale du congrès, qui se poursuit jusqu'à dimanche prochain sous le signe "Une nouvelle génération de réformes pour le Maroc de la démocratie", M. Alaoui a précisé que cette étape vise à faire du parti un acteur essentiel dans la dynamique sociale et à consolider sa présence aux plans syndical et associatif. Le congrès constitue aussi une occasion pour faire une évaluation critique et autocritique constructive et objective portant sur les 4 années de pratique organisationnelle et politique, a-t-il dit. Il a souligné que le congrès se réunit à un moment historique important marqué par de grandes mutations survenues sur la scène politique nationale, fruits de la dynamique du consensus dont les manifestations sont la stabilité des institutions, l'impulsion de réformes modernistes, l'édification institutionnelle, démocratique et des libertés publiques, outre les acquis réalisés dans le domaine économique, avec le lancement de la politique des grands chantiers. Cette étape est caractérisée par une forte croissance des investissements publics, dans le cadre de la préservation des équilibres macro-économiques et la modernisation de l'économie et la réalisation d'avancées sociales, "en dépit des lacunes enregistrées et le progrès notables réalisé en matière d'égalité des sexes et de protection des droits des enfants et des personnes à besoins spécifiques ", a-t-il dit. Selon M. Alaoui, le parti appréhende ces mutations de manière constructive, sans toutefois ignorer les difficultés et les dysfonctionnements auxquels fait face le projet réformiste, relevant à cet égard l'échec à réunir les conditions de maturation d'une nouvelle génération de réformes constitutionnelles et politiques et le non traitement des problèmes liés à l'éducation, à la formation et à la santé, en dépit de progrès enregistrés dans ces secteurs. En outre, il a mis l'accent sur la nécessité de consolider les grands chantiers, en particulier pour ce qui est des collectivités locales, en vue de raffermir le tissu national et faire bénéficier les populations rurales des ressources du pays. L'étape actuelle, a-t-il poursuivi, se caractérise par des développements positifs de la question de l'intégrité territoriale du Maroc qui consistent notamment en "la présentation par le Maroc du projet d'autonomie, en tant que solution politique et définitive de la question de notre intégrité territoriale, en allant vers l'instauration d'une régionalisation élargie englobant le reste des provinces du Royaume". Grâce à cette proposition courageuse et audacieuse, le Maroc a repris l'initiative sur la scène internationale, puisque la proposition marocaine a trouvé un large écho favorable auprès de la communauté internationale qui l'a qualifiée de proposition sérieuse, logique et crédible, devant servir de base pour des négociations en vue d'un règlement définitif du conflit artificiel autour du Sahara marocain, de façon à mettre fin aux souffrances de nos concitoyens séquestrés dans les camps de Tindouf, sur le territoire algérien. M. Ismaïl Alaoui a souligné que les manoeuvres des ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume ont essuyé un nouveau revers de la communauté internationale, puisque le Conseil de sécurité de l'ONU a refusé, dans sa dernière résolution N°1920, d'introduire la question des droits de l'homme dans sa décision sur la prorogation d'un an de la mission de la MINURSO, en plus de la recrudescence du rythme de retours à la mère patrie de dizaines de citoyens marocains fuyant les camps de Tindouf, ce qui "confirme la fin proche du mythe des séparatistes". La période actuelle se caractérise par la fin du processus électoral avec le nouveau paysage politique et partisan qu'il a engendré, a-t-il dit. L'aggravation du phénomène de la désaffection politique, l'absence d'enracinement de la culture politique dans la société, conjugués à la faiblesse de la conscience politique chez nombre de citoyens, au recul de l'engagement politique et au morcellement des rangs des partis démocratiques et de gauche dénotent de l'existence d'une crise dans l'action politique, a indiqué M. Ismail Alaoui. Il a appelé, dans ce contexte, à réviser le code électoral en vue de faire évoluer le mode de scrutin actuel pour permettre une représentativité équilibrée des élites politiques nationales, d'une part, et des élites locales, de l'autre, outre la nécessité de mettre un terme au phénomène de la transhumance politique, à travers la révision de la loi sur les partis. Le Secrétaire général du PPS a indiqué que même si l'économie nationale a réussi à faire face à la crise économique et financière internationale grâce à la bonne gestion des équilibres macro-économiques, à une année agricole 2009 exceptionnelle, la crise a impacté la situation au Maroc, à travers un recul de la demande extérieure des produits, des recettes touristiques et des transferts des MRE, outre une baisse du volume des investissements directs extérieurs. L'un des plus importants acquis réalisés ces dernières années par l'Etat consiste en le succès remporté dans la lutte contre le terrorisme, a-t-il poursuivi, estimant que l'Islam, religion de la justice, du droit, de la tolérance et du respect des religions monothéistes, appartient à tous les Marocains et nul n'est autorisé à l'instrumentaliser à des fins politiques.