Julio Iglesias, roi de la romance, s'est produit dimanche soir à Rabat, dans le cadre de la 9è édition du festival Mawazine, au grand bonheur du public, en particulier la gente féminine qui a énormément apprécié le show. Par Ali Hassan Eddehbi. Ce soir du 23 mai 2010, quand il a chanté son célébrissime " Je n'ai pas changé ", Julio disait bien la vérité. Du haut de ses 67 ans, l'artiste garde un charisme et une présence sur scène intactes. En vérité, l'artiste n'a rien perdu de sa verve, sa voix au timbre doux et mélodieux conquiert toujours. La force de l'âge, Julio l'a bien illustrée ce soir où il a été à la hauteur des attentes de ses aficionados. Certes, l'affluence n'était pas record, si l'on compare au concert de la veille, mais cette soirée avait la particularité d'attirer un public où les fans inconditionnels constituaient la majorité. Presque tous -ou plutôt toutes- répétaient en cœur des indémodables tels " Je n'ai pas changé ", "Pauvres diables " ou encore " Manuela ". Amoureux du Maroc, qu'il a visité pour la première fois il y'a une quarantaine d'année, Julio avait promis, lors du point de presse tenu quelques heures avant le concert, de chanter dans la ville de Laâyoune. Une fois sur scène l'artiste déclare entre deux chansons: "Une fois au Maroc, je me sens marocain ". Des propos qui n'ont fait que ravir davantage un public assoiffé de romance qui se met à vibrer dès que Julio pousse la chansonnette. SUCCES PLANETAIRE : MODE D'EMPLOI Interrogé sur la " recette magique " derrière son succès planétaire qui dure depuis des dizaines d'années, Julio répond qu'il chante avant tout pour les femmes, l'enfance et les causes sociales. Selon lui, ce succès est également le résultat d'un travail persévérant et d'une complicité avec le public envers qui il est infiniment reconnaissant: " Le public m'a tout donné et je lui consacrerai le restant de ma vie ". Exprimant son point de vue quant aux nouvelles tendances de la musique jeune et de la musique électronique, le chanteur hispanophone le plus primé dans le monde, répond que ces genres nouveaux ont leur spécificité, mais tient à préciser que ses œuvres doivent rester les mêmes, indépendantes des nouvelles technologies qui " le dépassent ", ajoutant qu'il aimerait " garder son propre héritage musical ". Fidèle à l'image qu'il reflète partout au monde, Julio n'a pas manqué d'évoquer " le rôle et la place des femmes dans sa vie ", assurant que, dans la vie, les femmes lui ont appris bien plus que ce que lui ont inculqué les hommes. Il a également estimé que le respect de la femme et l'affection et l'estime vouées aux mères sont parmi les points communs entre les Marocains et les Espagnols. Sportif de talent, ancien gardien du Real Madrid, il s'est très vite converti à la musique suite à un accident de voiture qui lui fait perdre l'usage de ses deux jambes.Remis par miracle de cette rude épreuve, il participe le 17 septembre 1968, alors âgé de 25 ans, au concours de la " Cancion de Benidorm " et le remporte grâce à son titre phare "La Vida sigue Igual ", lançant une success story planétaire ponctuée par des tubes trans-générationnels. L'homme à l'étoile sur le "Hollywood Walk of Fame" a vendu plus de 300 millions d'albums aux quatre coins de la planète, et il continue de vendre des millions d'albums et les stades ne désemplissent pas lors de ses tournées internationales. Il a également enregistré plus de 78 albums, chanté avec les plus grands, dont Stevie Wonder, Diana Ross, Franck Sinatra, Paul Anka ou encore Charles Aznavour.