L'économie marocaine devrait maintenir en 2010 son dynamisme grâce à la progression soutenue de l'investissement, notamment public, et à l'atténuation progressive des effets négatifs de la contraction de la demande externe, qui avait marqué l'année 2009, a affirmé, mardi à Bruxelles, le ministre de l'Economie et des finances, M. Salaheddine Mezouar. Intervenant dans le cadre de la réunion des ministres euro-méditerranéens de l'Economie et des finances (ECOFIN) et de la 10ème réunion ministérielle de la Facilité Euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP), M. Mezouar a souligné que malgré le contexte international défavorable marqué par la crise économique et financière et son corollaire le recul de la demande mondiale, l'économie nationale a enregistré un taux de croissance de 5,2 pc en 2009, après une croissance de 5,6 pc en 2008. Cette performance, a précisé le ministre, a été réalisée dans un cadre macroéconomique solide avec une inflation à 1 pc et un déficit budgétaire à 2,2 pc et ce, grâce aux effets favorables des mesures prises par le gouvernement, notamment, pour soutenir la demande intérieure et pour accompagner les secteurs affectés par la crise, et aux effets positifs d'une bonne campagne agricole, qui a compensé le ralentissement des activités orientées vers l'extérieur. M. Mezouar a également affirmé que le Maroc a engagé ces dernières années de grands chantiers structurants et décliné de nouvelles politiques sectorielles pour donner la visibilité nécessaire aux opérateurs économiques et renforcer son positionnement régional. "Ces actions, a-t-il poursuivi, ont permis à notre pays d'atteindre un nouveau palier de croissance, d'améliorer ses indicateurs sociaux, de dynamiser l'investissement national et d'attirer davantage d'investissements étrangers". M. Mezouar a souligné que le contexte actuel conforte le Maroc dans sa démarche et sa volonté à continuer à mettre en œuvre les réformes qui s'imposent et à élargir leur champ dans le sens d'une meilleure intégration de l'économie marocaine à celle de l'Union européenne.
Il a en outre indiqué que le Royaume considère qu'il est impératif de donner toute l'importance requise à la dynamisation et au renforcement des espaces régionaux, qui constituent le lieu, par excellence, de l'expression des complémentarités et des synergies. Le ministre a rappelé, à cet égard, que "le Maroc et tout en avançant dans ses réformes internes et dans sa relation avec l'UE, demeure plus que jamais engagé à concrétiser le projet d'intégration maghrébine et à tout mettre en œuvre pour la réussite de cette intégration, avec pour ultime objectif la construction d'une relation solide liant un Maghreb fort, constituant un espace économique homogène et attractif, au diapason des normes et standards internationaux, à une Europe unie, constituant un partenaire privilégié, pour la réalisation d'un espace commun de prospérité, de stabilité et de sécurité partagées". S'agissant du rôle de l'Union pour la Méditerranée et de la FEMIP, M. Mezouar a indiqué que ces initiatives doivent concourir à relever les enjeux de développement socio-économique pour garantir un avenir meilleur aux citoyens des deux rives et ce, en appuyant les actions visant à permettre d'accélérer l'ancrage des économies de la région à l'économie de l'UE, à travers un appui important aux projets d'infrastructures économiques et sociales visant la réduction de la pauvreté et la préparation des conditions nécessaires à une croissance durable dans la région, un appui aux réformes structurelles et sectorielles de mise à niveau économique et sociale et en aidant à apporter des réponses communes, innovantes et efficientes à la crise multidimensionnelle (financière, énergétique, et climatique) qui secoue l'économie mondiale et qui fragilise les économies méditerranéennes. La délégation marocaine à ces réunions comprenait MM. Zouhair Chorfi, directeur du Trésor et des finances extérieures au ministère de l'Economie et des finances et Menouar Alem, ambassadeur du Maroc auprès de l'Union européenne.