Les pays maghrébins et leurs acteurs économiques sont appelés à créer de nouvelles dynamiques afin d'accompagner les changements politiques et économiques que connaît le monde, a indiqué, mardi à Tunis, M. Mohamed Horani, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Les nouveaux enjeux de l'époque, exige des pays maghrébins "l'émergence de nouveaux dynamismes, de nouvelles cohérences et de nouveaux défis contrastant avec l'ordre actuel", a précisé M. Horani, lors du 2-ème forum des hommes d'affaires maghrébins, qui a ouvert lundi ses travaux, sous le thème "Pour une entreprise maghrébine". Les pays du Maghreb peuvent investiguer d'autres modèles de croissance afin de faire face au remodelage de l'économie mondiale, a-t-il souligné, affirmant que ces pays, unis, "pourraient devenir et constituer un refuge pour les investisseurs et les opérateurs économiques". "Ensemble, ils (pays maghrébins) pourraient partir à la conquête de nouveaux marchés, sur la base de complémentarités et de cohésions utiles", a-t-il dit. Selon M. Horani, la région du Maghreb ne peut plus rester la seule région au monde dont les pays commercent le moins entre eux. Le commerce inter-maghrébin ne représente, en effet, que moins de 5 pc dans les échanges de ces pays. Le patron de la CGEM a indiqué, dans ce sens, qu'il faut "agir activement pour l'harmonisation des réglementations régissant les échanges commerciaux, afin de dépasser les lenteurs et les distorsions, de part et d'autre, et de faciliter les prises de décision, de poursuivre les réformes et de rapprocher les volontés entreprenantes pour un meilleur destin commun". Il a mis l'accent, dans ce cadre, sur l'importance de la création d'un marché commun de plus de 80 millions de consommateurs, compte tenu des potentialités que recèle le Maghreb unis. Ce marché commun permettra aux pays maghrébins de faire face à la concurrence étrangère et aux effets de la mondialisation et d'être à la hauteur des aspirations des peuples de la région, a-t-il précisé. Selon M. Horani, le système financier doit jouer le rôle de moteur de l'intégration économique maghrébine. "Le recours aux stratégies financières devrait permettre de réunir les conditions les plus attractives à l'investissement inter-maghrébin et au développement des échanges entre les cinq pays de la région", a-t-il expliqué. Les pays maghrébins doivent ainsi élaborer des solutions financières et fiscales variées pour la promotion de l'activité économique et l'accroissement des investissements, a-t-il poursuivi, notant qu'en plus d'une concurrence extérieure agressive, les pays de la région sont confrontés aux effets variés de leurs approches financières et fiscales en l'absence d'une intégration régionale. Il s'agit d'une situation dont les conséquences ont un impact sur les finances publiques, compte tenu des moyens financiers limités des Etats, ainsi que sur les investissements directs étrangers. Pour M. Horani, les réalisations établies au niveau unilatéral ou bilatéral, notamment dans le domaine bancaire, restent en deçà des potentialités dont regorgent les marchés maghrébins. Il a souligné qu'il faut "investir avec un nouvel état d'esprit pour que le projet d'une monnaie commune d'un Maghreb solidaire ne reste plus qu'un espoir vain". Les hommes d'affaires maghrébins, qui ont pris part à cette rencontre de deux jours, ont débattu de plusieurs sujets se rapportant notamment aux moyens de réaliser l'intégration et la complémentarité économique entre les pays maghrébins dans un contexte de mondialisation. Ce 2-ème Forum, qui vu la participation d'une délégation marocaine composée de plus de 50 hommes d'affaires, a été marquée par l'intervention du ministre de l'Economie et des Finances, M. Salah Eddine Mezouar, sur "l'intégration économique maghrébine face à la crise économique".