Le jeune artiste marocain, Nabil El-Makhloufi, a été primé à la 9ème édition de la Biennale de l'Art africain contemporain de Dakar, une manifestation artistique phare qui s'est ouverte, vendredi, dans la capitale sénégalaise avec la participation d'artistes venus de différents pays. Le jeune artiste marocain, établi en Allemagne, a reçu le prix "Thamy Muylee des Pays-Bas" lors de la cérémonie d'ouverture officielle de cette manifestation en présence du président sénégalais Abdoulaye Wade et de nombreux artistes de divers horizons venus assister à ce grand mess de l'art africain contemporain. El-Makhloufi, natif de Fès en 1973 et diplômé de l'Académie des Arts de Leipzig (Allemagne), a été primé parmi 26 artistes de différents pays sélectionnés par un jury international pour exposer leurs œuvres à cette manifestation qui compte pour une véritable vitrine des arts de la création africaine contemporaine. Cette consécration permettra au jeune artiste d'élargir son expérience à travers une résidence artistique à Pékin pour une durée de trois mois. L'Âœuvre picturale de Makhloufi marie réalisme et abstraction dans des images qui sont de pures apparitions. Par des aplats colorés de texture fine et allégée, l'artiste créé des scènes fantomatiques d'attroupement ou de posture de départ. Son art exhibe la fragilité de l'Homme en situation d'altérité et d'émigration. Dans "Foule 2", thème choisi pour ses 5 tableaux retenus à l'exposition collective de cette manifestation, les personnages aux allures transparentes sont, comme dans un même destin, liés entre eux par un tracé quasi calligraphique qui rappelle l'art ornemental arabe. Dans une déclaration à la MAP, le jeune artiste affirme apprécier particulièrement la consécration de ce grand rendez-vous de Dakar qui permet un brassage artistique enrichissant et décline les plus récentes tendances de l'art africain contemporain. El-Makhloufi, qui entame une carrière artistique prometteuse et compte à son actif plusieurs prix notamment celui de l'école des arts allemande "HGB", envisage de s'épanouir et poursuivre sa carrière artistique au Maroc. "Après l'obtention d'un doctorat en arts plastiques en Allemagne, je compte ouvrir mon atelier au Maroc et prendre part à ce dynamisme du milieu artistique marocain actuel que j'ai constaté à plusieurs reprises", a-t-il dit. La jeune artiste marocaine, Zemmouri Fatiha, figure également parmi les 26 artistes retenus sur 400 candidatures à cette 9ème édition de la Biennale de Dakar. L'Âœuvre de Zemmouri se démarque par une originalité et une créativité difficilement saisissable par les classifications standards des arts. Par une Âœuvre "hybride", entre peinture et sculpture, une disposition et un travail de la matière d'une grande sensibilité, l'artiste se refuse de se cantonner dans un courant ou un style particulier. "Je travaille sur de la matière, des matériaux d'usage courant, pour façonner, agencer, disposer afin de faire rejaillir du sens, un autre regard de l'objet travaillé ou même des impressions vagues et fugaces", dit elle en s'exprimant sur ses Âœuvres. A travers la Biennale de Dakar, c'est une Afrique imaginative, créative, entreprenante qui s'exprime avec un esprit de solidarité et d'ouverture qui renvoie une image bien différente de celle des représentations sublimée ou caricaturée du continent. La 9ème édition de la biennale (7 mai-7 juin) se distingue cette année par la célébration du 20ème anniversaire de cette manifestation qui a pris de la notoriété au fil du temps. Une pléiade d'artistes et critiques d'arts de différentes générations sont conviés à ce rendez-vous artistique pour un débat de haut niveau sur les nouvelles tendances de l'art africain et porter un regard rétrospectif sur les pionniers.