L'ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès des Organisations Internationales à Vienne, M. Omar Zniber, a souligné, jeudi, qu'il y a un grand potentiel pour la coopération entre l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), y compris en matière de lutte contre les stéréotypes, les préjugés et les incompréhensions entre les civilisations. S'exprimant devant le Conseil Permanent de l'OSCE, le diplomate marocain a précisé à cet effet que l'OCI a exprimé à plusieurs occasions sa volonté de coopérer, dans des domaines d'intérêt communs comme la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, le crime organisé, le trafic illicite des drogues, la corruption, le blanchiment d'argent et la traite des êtres humains ,et à promouvoir les valeurs islamiques de modération, de tolérance et de respect de la diversité. Il a expliqué que le communiqué final de la Conférence au Sommet de l'OCI de Dakar, tenue en mars 2008, recèle des éléments fondamentaux pouvant jeter les bases d'une coopération très étroite avec l'OSCE, particulièrement dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et contre l'intolérance, la discrimination et la xénophobie. Ce communiqué, a-t-il rappelé, a ainsi souligné que "le terrorisme demeure une menace pour la paix, la sécurité et la stabilité internationales, que celui-ci n'a aucune justification et qu'il doit être condamné sans réserve", avertissant que "toute tentative d'associer le terrorisme à une religion, en particulier l'islam, ne servira que les intérêts des terroristes et qu'il est impossible de combattre le terrorisme de manière effective sans la solidarité et la coopération internationales". L'ambassadeur marocain a appelé, par ailleurs, à l'élaboration d'une charte internationale définissant les critères et règles appropriés permettant de concilier l'exercice de la liberté d'expression et d'opinion et l'obligation de respect des symboles religieux, des valeurs et des croyances, car, a-t-il dit, nous estimons que la liberté d'expression ne doit pas constituer un justificatif ou un prétexte pour porter atteinte à la dignité de plus d'un milliard du croyants. Le Maroc, a-t-il encore rappelé, avait souligné en son temps, qu'en Europe comme ailleurs, de nombreux procès ont été menés, à juste titre, contre des personnes qui ont proféré des opinions racistes n'ayant rien à voir avec la liberté d'expression ou ayant appelé à la discrimination ou la stigmatisation de communautés. M. Zniber a aussi souligné, à cette occasion, le rôle qui incombe aux médias en matière de promotion de la tolérance et de la compréhension entre les représentants des différentes cultures et civilisations, ainsi que l'importance d'un enseignement impartial de l'histoire, de discours politiques responsables en vue de promouvoir la culture de la tolérance et de la compréhension mutuelle. Il a, d'autre part, réitéré l'appréciation du Maroc de la décision du Kazakhstan d'organiser une Conférence de Haut niveau sur la Tolérance et la non discrimination les 29 et 30 juin 2010, rappelant par la même occasion que l'époque andalouse où le dialogue des civilisations et la coexistence des religions était une réalité historique concrète, illustre sans équivoque le non fondement de la théorie du choc des civilisations, théorie, a-t-il insisté, que nous devrions tous rejeter comme une véritable imposture et une escroquerie intellectuelle. Concernant l'avenir proche du partenariat méditerranéen de l'OSCE, la délégation marocaine a renouvelé son appel aux pays membres de l'organisation à apporter leur soutien à la requête de l'Autorité Nationale Palestinienne relative à l'octroi du statut de partenaire Méditerranéen de l'OSCE à la Palestine. Elle a par ailleurs réaffirmé la nécessité d'un règlement juste et définitif du conflit israélo- palestinien qui passe inévitablement par la création d'un Etat palestinien viable sur la base de l'Initiative arabe de paix et de la Feuille de route, et souligné dans ce cadre le caractère arabe et islamique d'Al Qods-Est et la nécessité d'y préserver la sacralité des lieux saints islamiques et chrétiens.