La disparition du grand philosophe marocain Mohamed Abed Al-Jabri constitue une "grande perte pour la pensée arabe et islamique contemporaine", a affirmé, mardi au Caire, le vice-président de l'Union des écrivains égyptiens, Mohamed Al-Sayed Aid. "Feu Al Jabri était un des penseurs qui constituent une source de fierté pour la culture arabe et l'Egypte", a-t-il dit dans une déclaration à la MAP. Il a ajouté que le défunt, qui appartenait "au cercle des penseurs contemporains de la renaissance", a présenté une "vision prospective sur cette réalité complexe et douloureuse" à travers des idées "suscitant débat et polémique". "En dépit de sa disparition, notre consolation est que l'héritage légué par Al Jabri restera à jamais une source d'inspiration" pour tout le monde, a-t-il poursuivi. Le vice-président de l'Union des écrivains égyptiens a qualifié d'"important" le projet défendu par feu Al Jabri du fait que "le patrimoine constitue l'un des sujets dangereux que nous traitons toujours", en mettant l'accent sur l'apport considérable de ce grand penseur dans ce domaine. Tout en relevant que la controverse sur le patrimoine reste toujours de mise, il a souligné l'ouverture de l'esprit de l'auteur de la "Critique de la raison arabe" et "Nous et la tradition" sur l'occident "en se débarrassant de tout complexe dans le traitement de la question du patrimoine". Natif de Figuig, cet éminent intellectuel, décédé lundi à l'âge de 75 ans, est universellement reconnu comme l'un des grands philosophes et spécialistes contemporains de la pensée dans le monde arabo-islamique. Parmi ses oeuvres d'importance, figurent également "Lecture contemporaine de notre patrimoine philosophique", "Le discours arabe contemporain: étude analytique et critique", "La formation de la raison arabe", "Structure de la raison arabe", "Le Maroc contemporain: particularité et identité... modernité et développement", "La raison politique arabe", "Le dialogue de l'Orient et de l'Occident" et "Tradition et modernité: études et débats".