La préservation de l'environnement est tributaire de la mise en place d'une juridiction spécialisée, prenant en considération les menaces croissantes sur l'environnement et à même d'inventer des solutions efficaces, a affirmé jeudi à Rabat le premier président de la Cour suprême, M. Taieb Cherqaoui. Lors d'une rencontre sur "la protection juridique et judiciaire de l'environnement", M. Cherqaoui a noté qu'une législation adéquate en matière d'environnement demeure insuffisante pour préserver l'environnement et doit être confortée par la mise en place d'une juridiction spécialisée. La conférence, qui s'inscrit dans le cadre des rencontres entre la Cour suprême et la Cour de cassation d'Egypte (22 au 29 décembre), s'articulera autour de deux axes relatifs à la protection civile de l'environnement et à la protection pénale contre les crimes de l'environnement. L'intérêt accordé par le Maroc aux questions de l'environnement se reflète à travers le message adressé par SM le Roi Mohammed VI aux participants au sommet de Copenhague sur les changements climatiques et dans lequel le Souverain a dit : "Nous exhortons la communauté internationale à agir maintenant pour mettre au point un nouvel accord écologique prévoyant des décisions concrètes et volontaristes en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et fondé sur le principe des responsabilités communes mais différenciées". Le 1er président du Conseil suprême a également rappelé les lois élaborées par le législateur en matière de protection de l'environnement, portant particulièrement sur l'exploitation des forêts et la pêche, l'importation et l'exportation des combustibles, la lutte contre la pollution de l'air et la gestion des déchets. Pour sa part, le secrétaire d'Etat chargé de l'eau et de l'environnement, M. Abdelkébir Zahoud, a affirmé que le Royaume compte parmi les rares pays à avoir adhéré efficacement au processus de protection de l'environnement grâce à la politique royale clairvoyante. Le Maroc, a-t-il ajouté, a adopté une politique pionnière dans le domaine de la construction des barrages et élaboré deux projets de loi sur la protection des côtes et l'accès à l'information environnementale. Le président de la Cour de cassation, président du Conseil de la magistrature en Egypte, M. Adil Abdelhamid Abdellah, a de son côté relevé que la protection de l'environnement nécessite l'élaboration de législations spécialisées et de mettre en place une justice juste et efficiente. Le responsable égyptien a toutefois souligné que la région arabe manque de ressources financières nécessaires pour le développement de l'action environnementale, ce qui entrave l'application des politiques prévues dans le domaine de la protection de l'environnement. Il a enfin noté que la mauvaise utilisation des ressources naturelles entrave la réalisation du développement durable.