Les participants à une journée d'étude sous le thème "la justice et la presse: l'équation difficile", organisée mardi par la faculté polydisciplinaire de Tétouan (FPT), ont été unanimes à souligner la nécessité d'une reforme de la justice, d'une part, et le respect de la déontologie dans l'exercice du métier de journaliste, d'autre part. Plusieurs intervenants dont Abdallah Bakkali, vice-président du syndicat national de la presse marocaine (SNPM), le pr. Mohamed Allali, enseignant à l'Institut supérieur de l'information et de la communication, le Pr. Abou Al Alaa, ancien juge et enseignant à la FPT, M. Mohamed Sidati Abahaj, substitut du procureur général auprès de la cour d'appel de Tanger et le Dr. Nouzha Al Khaldi, ancienne avocate et enseignant à la FPT ont, tour à tour, appelé à une complémentarité entre ces deux secteurs. M. Bakkali a d'emblée tenu à souligner qu'on ne peut parler de conflit entre la presse et la justice comme tend à le suggérer le thème de cette rencontre, précisant qu'il existe deux corps ou autorités distinctes, chacun opérant dans son domaine, et qui peuvent parfois être complémentaires. L'orateur a ensuite rappelé que l'expérience marocaine dans le domaine de la presse qui se trouve, selon lui, en phase de construction et de transition liée au projet de reforme politique que connait le pays. Il a indiqué à cet égard, que "l'existence au Maroc de 520 titres ne peut en aucun constituer un indicateur du progrès et de la maturité de la presse". Après avoir évoqué la problématique de l'indépendance de la justice, et l'absence de la formation dans le domaine journalistique chez les magistrats, M. Bakkali a parlé du code de la presse qui a connu plusieurs amendements depuis 1959 jusqu'à l'an 2002. Tout en préconisant une formation continue pour les journalistes et une amélioration de leurs conditions matérielles pour ne pas tomber dans la tentation de la corruption, M. Bakkali a appelé au développement des entreprises de presse et à l'exonération de leurs impôts. Le substitut du procureur du roi a, pour sa part, insisté sur le fait qu'il n'existe aucun problème entre la justice et la presse. Celle-ci a, t-il expliqué, se trouve parfois confrontée à la loi, citant à dans ce cadre les différents procès intentés aux journalistes et dont le nombre, selon ce magistrat, demeure relativement inferieur par rapport aux autres pays. Les autres intervenants ont axé leur exposé sur la presse et les droits de l'homme, et le pouvoir de l'image dans la presse. La FPT avait, rappelle-t-on, organisé le 9 avril dernier une table ronde sous le thème "la presse entre responsabilité et liberté d'expression", animée par le Dr. Jamaleddine Naji, coordonnateur général du dialogue national médias et société.