Le Maroc adhère "de manière sérieuse et responsable" aux efforts internationaux visant à lutter contre le terrorisme, a affirmé, samedi à Salvador (Brésil), le ministre de la Justice, M. Mohamed Naciri. Intervenant lors de la séance des débats de haut niveau au 12ème Congrès des Nations unies pour la prévention du crime et la justice pénale (12-19 avril), le ministre a souligné que le Royaume "n'a eu de cesse d'accorder une importance capitale aux relations de coopération judiciaire dans le domaine de la lutte contre le terrorisme", mettant l'accent sur la menace que représente ce fléau pour la paix et la sécurité dans le monde. La politique du Maroc en matière de lutte contre le terrorisme se base sur son adhésion aux diverses conventions et initiatives prises dans le cadre de l'ONU ou de ses organes spéciaux, l'appui aux efforts régionaux et bilatéraux, le renforcement de l'entraide judiciaire et l'ouverture sur les expériences visant à créer des réseaux de coopération judiciaire, a indiqué M. Naciri. Il a, dans ce sens, estimé que ce congrès offre l'occasion de conjuguer les efforts en vue de lutter contre le crime organisé, améliorer la justice pénale, renforcer l'entraide judiciaire entre les Etats et harmoniser les lois nationales avec les principes d'orientation édictés par les Nations Unies, dans le cadre d'une démarche partenariale et participative. Le ministre a, par ailleurs, rappelé que le Maroc a adopté une stratégie intégrée visant à lutter contre les effets de la criminalité, dans le strict respect des droits de l'Homme et des engagements pris par le Royaume à travers la ratification de toutes les conventions en la matière. "Dans le même objectif et convaincu de la nécessité de renforcer la lutte contre l'utilisation par les bandes criminelles des nouveaux moyens technologiques, le Royaume a mis en place une loi visant à lutter contre les atteintes aux systèmes de traitement des données, en vue de protéger les programmes informatiques et lutter contre leur utilisation pour commettre un crime", a-t-il dit. M. Naciri s'est, en outre, attardé sur le problème de trafic de stupéfiants, soulignant que le Maroc a déployé dans ce sens et avec le concours de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), des efforts considérables en matière de lutte contre ce fléau et contre le blanchiment d'argent. Outre son adhésion aux conventions relatives à la lutte contre les stupéfiants et autres substances psychotropes, le Maroc a mis en place une stratégie nationale en la matière, a-t-il rappelé, relevant que cette politique a été saluée par l'ONUDC dans son dernier rapport. Le Royaume a adopté une "politique pénale alternative" visant à mieux lutter contre les effets néfastes du trafic de stupéfiants et de blanchiment d'argent", a-t-il dit, rappelant également la mise en place d'une loi ayant trait à la lutte contre le blanchiment d'argent et ce, en conformité avec ses engagements internationaux pris conformément aux conventions internationales en la matière. M. Naciri a, toutefois, signalé que la lutte contre ces fléaux ne sera pas efficace sans le concours de tous les pays, à travers une coopération multilatérale ou bilatérale. Le ministre a, par ailleurs, rappelé les autres mesures législatives prises par le Royaume en vue d'harmoniser son système juridique avec les traités internationaux régissant la lutte contre la traite d'êtres humains, le trafic d'enfants, le travail abusif des enfants. Il a cité, à cet égard, la loi sur l'entrée et le séjour d'étrangers au Maroc, l'immigration et la migration illégale, qui constitue une avancée majeure, puisqu'elle s'inspire des dispositions du Protocole facultatif à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la criminalité organisée transfrontalière, relatif à la lutte contre le trafic des migrants. La lutte contre le trafic d'êtres humains et l'exploitation abusive de migrants, a toujours constitué une des priorités du Maroc et ce, par le biais de mesures législatives et institutionnelles, dans le carde d'une démarche inclusive et partenariale avec tous les intervenants dans le domaine, a-t-il dit. Organisé par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), ce congrès se tient sous le thème: "Des stratégies globales pour faire face aux défis mondiaux : les systèmes de prévention du crime et de justice pénale et leur évolution dans un monde en mutation".