L'ambassadeur, directeur des Affaires consulaires et sociales au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Ali El Mhamdi, a plaidé, mardi à Addis-Abeba, pour une approche globale sur les questions migratoires, tout en insistant sur la corrélation entre migration et développement. M. El Mhamdi, qui participait à une réunion sur la migration de transit en Méditerranée (MTM), a souligné les limites de l'approche sécuritaire des questions migratoires et rappelé la stratégie marocaine en matière de gestion des flux migratoires qui a permis au Royaume d'orienter efficacement la dynamique migratoire dans le sens du développement socio-économique du pays. La gestion des questions migratoires dans sa globalité, à savoir la migration légale et illégale et les actions développées dans ce domaine aussi bien sur les plans bilatéral et multilatéral qu'aux niveaux normatif et institutionnel, vise, à l'heure de la mondialisation, à mobiliser le potentiel inexploité des migrants marocains, essentiellement qualifiés au service de la croissance de leur pays d'origine, a-t-il souligné. "Le Maroc, pays d'origine, de transit et de destination a pris tôt conscience des nouveaux enjeux des questions migratoires et n'épargne aucun effort pour s'investir dans toutes les initiatives à même d'y apporter les réponses appropriées", a-t-il noté, rappelant la participation active du Maroc dans les forums internationaux, notamment aux dialogues sur la MTM et 5+5 et à Euromed, outre l'action diplomatique aux niveaux bilatéral et multilatéral dans ce domaine. Selon M. El Mhamdi, la stratégie marocaine en matière migratoire procède d'une approche globale qui s'articule autour d'un cadre juridique rénové, d'un effort considérable pour la surveillance des frontières du pays, d'une politique clairement définie en matière de gestion de la relation avec la diaspora marocaine et d'un dialogue entre les partenaires du Maroc sur les perspectives de la migration légale. Elle s'assigne pour objectif de fructifier, à travers le transfert du savoir et la formation, le capital de matière grise, acquis par les nouvelles générations au profit du développement du Maroc et d'encourager les entrepreneurs à investir dans le pays d'origine en s'impliquant dans le processus initié par les pouvoirs publics pour l'impulsion de la croissance et la création de l'emploi dans différents secteurs de l'activité économique. La démarche empruntée au titre de cette stratégie cherche à mettre à profit le potentiel de la diaspora marocaine en vue de réaliser la cohésion et la synergie entre ses plans nationaux de développement et les exigences de la mondialisation dans le but de "connecter" l'économie marocaine aux exigences du marché international, a fait remarquer le diplomate marocain.
L'édifice mis en place pour la gestion de la question migratoire se compose de plusieurs institutions, à savoir le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, à travers la Direction des Affaires consulaires et sociales (DACS), le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, le Fonds Hassan II pour les MRE et le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), a-t-il signalé. Evoquant la stratégie de proximité pour l'établissement d'un lien avec les communautés de migrants, le diplomate marocain a souligné que la mobilisation de la communauté marocaine résidant à l'étranger en faveur du développement de son pays d'origine procède d'une action multidimensionnelle alliant la préservation de l'identité nationale, la défense des intérêts des Marocains du monde et la promotion de leur situation juridique, sociale et humaine, ainsi que l'optimisation et la contribution des MRE au développement économique, social et humain du Royaume, a-t-il expliqué. Initiée par le Centre international pour le développement de la politique sur la migration (ICMPD) et le dialogue sur la MTM, cette réunion à pour objectif de faire la lumière sur le développement stratégique du pilier II "Migration et Développement" du MTM dans la cadre duquel le projet conjoint ICMPD/OIM. Il s'agit également de définir l'objectif de l'inventaire des capacités et pratiques institutionnelles des Etats partenaires. La réunion se veut également une plate-forme pour débattre des leçons tirées des expériences acquises et formuler des recommandations destinées à poursuivre la coopération intra et interétatique sur les questions de la communauté d'émigrants. Les participants examineront les pratiques mises en place par les gouvernements afin d'encourager les émigrants à contribuer au développement de leur pays d'origine, ainsi que les stratégies d'information et de mobilisation destinées à renforcer les liens avec les communautés d'émigrants et à promouvoir les initiatives mises en place. D'autres questions relatives à l'élaboration de stratégies nationales basées sur la connaissance des communautés d'émigrants et à la poursuite du dialogue et de la coopération avec les Etats partenaires dans le cadre de la MTM et du Programme migration pour le développement en Afrique seront également débattues lors de cette réunion de deux jours.