Le Maroc appelle à un Moyen-Orient débarrassé des armes nucléaires, "car le fait qu'un seul pays dans la région en dispose crée non seulement la frustration dans cette région, mais s'inscrit également à rebours de l'éthique et du droit international", a déclaré lundi soir à Washington, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, M. Taïb Fassi Fihri. "Il vaut mieux faire le pari d'un Moyen-Orient sans nucléaire afin de pouvoir y conforter la paix", a souligné M. Fassi Fihri dans une déclaration à la presse, en marge du sommet international sur la sécurité nucléaire qu'abrite les 12 et 13 avril la capitale fédérale américaine. Le Maroc, a poursuivi le ministre, est également favorable à un "continent africain exempt lui aussi des armes nucléaires", ajoutant que le Royaume participe à ce conclave international avec le souci de promouvoir une bonne gestion de la technologie nucléaire. M. Fassi Fihri a, dans ce cadre, mis en exergue le caractère "imprescriptible" du droit au nucléaire civil, lorsqu'il est utilisé à des fins de développement et non pour servir des desseins hégémoniques et militaires. Le Traité de Non Prolifération (TNP), auquel le Maroc avait adhéré, appelle les puissances nucléaires à réduire leurs arsenaux afin de consolider la paix et la quiétude sur la scène internationale, à rester vigilant vis-à-vis de ceux qui veulent se doter d'une capacité nucléaire militaire et à promouvoir l'usage du nucléaire civil dans des secteurs vitaux comme la santé et l'agriculture. Le ministre a, d'autre part, mis en garde contre la montée en puissance des trafics en tous genres dans la région du Sahel et de l'Afrique de l'ouest, notant que la collusion entre les réseaux qui les animent et les groupes terroristes est de nature à se muer en une plus grande menace contre la stabilité dans cette région. Il a expliqué, à ce propos, que 40 pc seulement des matériaux nucléaires volés sont retrouvés et qu'une grande partie de ces vols n'a pas été élucidée par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). "Cela veut dire qu'il existe un risque réel que ces stocks introuvables tombent entre des mains malveillantes", a-t-il dit, insistant sur la nécessité de protéger "notre région et l'ensemble du monde arabo-musulman du terrorisme nucléaire, dont la menace demeure réelle". M. Fassi Fihri s'est, par ailleurs, félicité de la signature, jeudi dernier à Prague, du nouveau traité de réduction des armes stratégique entre la Russie et les Etats Unis. Le Premier ministre, M. Abbas El Fassi représente SM le Roi Mohammed VI au Sommet sur la sécurité nucléaire, à la tête d'une importante délégation qui comprend, outre le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, la ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Mme Amina Benkhadra. Le Sommet sur la sécurité nucléaire, auquel le président Barack Obama avait appelé en 2009 à Prague, est l'occasion pour les pays participants de trouver les moyens de renforcer davantage la coopération internationale en matière de prévention du terrorisme nucléaire.