La Bourse de Casablanca, qui ambitionne de devenir la première place financière en Afrique, offre un ensemble d'atouts financiers et garanties juridiques et économiques à même de la placer en tant qu'interlocuteur privilégié entre l'Europe et l'Afrique, ont indiqué lundi soir à Paris, d'éminents professionnels de la finance. La croissance soutenue de l'économie marocaine constitue un atout majeur pour la place casablancaise, a souligné M. Karim Hajji, Directeur général de la Bourse lors de la conférence annuelle de l'AJAM (l'Association des juristes d'affaires marocains). En effet, la croissance est passée de 3,2 PC en 1998-2001 à un taux de 5,3 PC en 2006-2009, a-t-il précisé, ajoutant que cet élan positif est porté par plusieurs secteurs économiques dont les télécommunications, le tourisme et les BTP. Cette croissance est le fruit d'une forte demande intérieure d'où le faible impact de la crise financière mondiale sur l'économie marocaine, a relevé M. Hajji, qui fait observer que le tournant stratégique que revêt la fusion SNI-ONA confortera la liquidité de la place boursière à travers notamment un holding d'investissement non coté. En effet, explique-t-il, le nouvel ensemble agira en tant qu'actionnaire professionnel, catalyseur de création de valeur dans des entreprises leaders et incubateur de projets structurants. Afin d'encourager encore plus de sociétés à amortir leur entrée en bourse, M. Hajji a annoncé l'organisation, à partir du 22 avril courant, d'un Road Show en partenariat avec les sociétés de bourse qui sillonnera les principales villes du Royaume à la rencontre des patrons des PME, principales structures formant le tissu économique national. Pour le Directeur du Trésor et des Finances extérieures, M. Zouhair Chorfi, la modernisation de la régulation du marché est un pari que le Maroc a relevé haut la main. Ainsi, la transformation du statut juridique de la Bourse de Casablanca en société anonyme à directoire et conseil de surveillance ainsi que du Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) en Autorités des marchés des capitaux, accompagne cet élan positif que connaît la place financière, qui souffle cette année sa 81ème bougie. La structure même de l'économie marocaine ainsi que sa diversification en plus de la solidité des finances publiques font du Royaume une destination sûre et à forte valeur ajoutée pour les investisseurs étrangers, a indiqué M. Chorfi. Cette évolution financière de la Place casablancaise se doit d'être accompagnée par la présence de juristes spécialisés et à même de répondre aux demandes et exigences d'investisseurs internationaux, a affirmé pour sa part, M. Hicham Naciri. Pour ce juriste spécialisé en fusions-acquisitions, en financements structurés et en financement de projets, les textes juridiques et l'expertise vont de pair avec la consolidation de la valeur et de la place de marque qu'occupe la Bourse de Casablanca en Afrique. L'introduction en bourse de Risma, filiale du groupe Accor, représente un cas vécu, présenté par M. Marc Thépot, membre du directoire de Risma et Mme Souad Benbachir, associée de la banque d'affaires marocaine CFG. L'implication de ce groupe mondial dans le marché marocain ainsi que les investissements directs en fonds propres apportés par l'hôtelier français renforce davantage la valeur et le rang précurseur de la Bourse de Casablanca. Réunie par l'AJAM à Paris sous le thème "Le développement de la Bourse de Casablanca, vecteur de la promotion de l'investissement au Maroc", la conférence, organisée en partenariat avec l'ambassade du Maroc à Paris et à laquelle a assisté l'ambassadeur du Royaume en France, M. El Mostafa Essahel, a vu la participation d'experts juristes, d'économistes et d'investisseurs notamment M. Christian de Boissieu, Président-délégué du Conseil d'analyse économique, M. Christian Simonet, Directeur des Affaires européennes NYSE Euronext et M. Andrew Bernstein, juriste établi à Paris spécialisé dans les opérations internationales de marchés de capitaux. L'AJAM, une association regroupant des juristes d'affaires marocains actifs de par le monde, ambitionne de constituer une interface entre les investisseurs et les avocats et juristes d'affaires.