"Ambitieux mais réalisables", cette conviction rythmait, samedi à Paris, les interventions dans le cadre de la 17-ème Conférence Permanente de l'Audiovisuel Méditerranéen (COPEAM) qui se propose d'"aller plus loin" dans la concrétisation de ses projets destinés à contribuer à l'émergence d'un paysage audiovisuel méditerranéen. Réunis dans le cadre d'une séance plénière, dont la cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence notamment du président de la Fondation Euro-Méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures, M. André Azoulay, les intervenants ont souligné que la réalisation de ces projets est possible à condition d'une large adhésion aussi bien auprès des professionnels et des gouvernements que de la société civile, des deux rives de la Méditerranée. Cette séance ouverte au public vient en prolongement du travail mené la veille en interne dans le cadre des ateliers des commissions et des groupes de travail de la COPEAM, pour dresser un bilan du plan d'action stratégique adopté par l'Assemblée Générale de la COPEAM, réunie en avril 2009 au Caire, et prendre la mesure des investissements requis pour bâtir un paysage audiovisuel méditerranéen. Parmi les dix projets examinés lors de cette réunion, c'est celui de "la chaîne pour la Méditerranée" qui a suscité le plus de débats. Ce projet attendu de longue date, avec une étude de faisabilité qui remonte à 1997, est toujours dans sa phase expérimentale, lancée seulement depuis avril 2009, déplorent les intervenants qui évoquent notamment des problèmes d'ordre politique et financier. Le président de la COPEAM, Emmanuel Hoog, s'est dit optimiste quant à l'avancement du projet, précisant qu'après une première étape qui consistait à "expliquer pourquoi il est utile, réalisable, crédible", il doit prochainement entamer sa deuxième phase, au niveau politique, avec la conclusion des accords. "C'est aux opérateurs et aux professionnels que reviendra par la suite de mettre en place la chaîne et de l'organiser", a-t-il dit, faisant remarquer que "plus les acteurs de l'audiovisuel montrent que le projet est possible, plus l'étape politique le sera aussi". La chaîne de télévision "multiculturelle et multilingue" que la COPEAM appelle de ses voeux, devra "produire, exploiter et valoriser" les émissions de divertissements et la diffusion de documentaires culturels, scientifiques et économiques et les reportages à "vocation méditerranéenne et culturelle" dans un esprit de service public. Parmi les autres projets débattus lors de cette séance, il y a lieu de citer la mise en place d'un portail Internet sur le patrimoine audiovisuel méditerranéen "MeD MeM", de "l'Université Audiovisuelle de la Méditerranée", premier réseau d'universités et d'écoles d'enseignement audiovisuel et de cinéma du bassin méditerranéen, et de "EuroMed News", projet visant le renforcement des échanges d'information avec la production de flux d'information, de magazines et de documentaires à caractère régional. Placée sous le signe "Le pari audiovisuel de la Méditerranée", cette 17-ème conférence de la COPEAM est tenue sous le haut patronage du président français, M. Nicolas Sarkozy, avec le soutien des ministères français des Affaires étrangères et de la Culture. La COPEAM, qui fédère une grande diversité d'acteurs du monde de l'audiovisuel et de la culture représentant pas moins de vingt-six pays dont le Maroc, se présente comme un acteur majeur de l'espace culturel méditerranéen et partenaire privilégié des projets audiovisuels développés dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée. Le Maroc est représenté à cette instance par la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT). Créée au Caire en 1996, la COPEAM est aujourd'hui un interlocuteur reconnu des instances dirigeantes des institutions européennes et arabes.