Les instances chargées de la régulation de l'audiovisuel dans les pays méditerranéens, dont la Haute autorité marocaine de la communication audiovisuelle (HACA), ont fait dimanche à Paris un pas majeur sur la voie de la construction d'un cadre juridique "partagé" pour régir le paysage audiovisuel en Méditerranée. Par Amal Tazi Le protocole d'accord signé dans ce sens entre la Conférence permanente de l'audiovisuel méditerranéen (COPEAM) et le Réseau des institutions de régulation méditerranéennes (RIRM), à l'issue de la 17-ème réunion annuelle de la COPEAM, vient confirmer leur volonté de contribuer à l'émergence de ce paysage audiovisuel avec des bases solides consacrant les valeurs de la paix, de la tolérance et de la diversité culturelle, dans le respect des spécificités de chaque pays. Le président de la HACA, M. Ahmed Ghazali, ancien président du RIRM, s'est félicité de la signature de cet accord qui vise à "garantir nos valeurs communes", en particulier la lutte contre toute sorte de discrimination (raciale, religieuse, ethnique), la protection de l'enfant et la promotion de l'expression du pluralisme, dans les différents programmes audiovisuels de l'espace méditerranéen. "C'est une déclaration qui n'est pas impérative, mais c'est un appel aux régulateurs de l'audiovisuel méditerranéen pour inciter les opérateurs à se conformer à ces principes", a confié à la MAP M. Ghazali, qui a été à l'origine de cette initiative. Dès son admission au RIRM en 2005, la HACA a proposé à l'assemblée générale de cette instance, réunie à Paris, de "réfléchir sur l'élaboration d'un socle de valeurs communes des régulateurs de l'audiovisuel méditerranéen" et depuis n'a cessé de défendre cette idée face aux réticences qui prévalaient à l'époque, a-t-il précisé.
Le Maroc "très avancé" en matière régulation de l'audiovisuel M. Ghazali, également président du Réseau francophone des régulateurs des médias (REFRAM) et du Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication (RIARC), a rappelé que le Maroc est "très avancé" dans le domaine de la régulation de l'audiovisuel à la faveur de différents mécanismes pertinents mis en place. Il a cité la loi sur la libéralisation de l'audiovisuel, le dahir portant création de la HACA et les cahiers de charges que cette instance de régulation a établi à l'adresse des opérateurs de l'audiovisuel exerçant au Maroc. Il a exprimé la disposition de la Haute autorité marocaine de la communication audiovisuelle de partager son expérience et de coopérer avec les régulateurs des autres pays de la région méditerranéenne dans la perspective de mettre en place un cadre juridique "partagé" en matière d'audiovisuel, de nature à conforter les efforts menés dans le cadre de la COPEAM pour la concrétisation d'un paysage audiovisuel méditerranéen. Placée sous le signe "Le pari audiovisuel de la Méditerranée", la 17-ème conférence de la COPEAM avait sanctionné dimanche ses travaux par un appel pour la création d'une chaîne de télévision et de radio "méditerranéenne multinationale et multilingue" qui sera "le reflet de l'identité et de la diversité méditerranéennes". La COPEAM, qui fédère une grande diversité d'acteurs du monde de l'audiovisuel et de la culture représentant pas moins de vingt-six pays dont le Maroc, se présente comme un acteur majeur de l'espace culturel méditerranéen et un partenaire privilégié des projets audiovisuels développés dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée. Créée au Caire en 1996, la COPEAM est aujourd'hui un interlocuteur reconnu des instances dirigeantes des institutions européennes et arabes.