Une délégation des provinces du sud, composée d'acteurs politiques importants issus des provinces du Sud, a rencontré, jeudi et vendredi à New York, les représentants de plusieurs pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que d'ONG américaines pour les éclairer sur la question du Sahara. "La délégation de sahraouis marocains, qui comprend M. Ahmeddou Ould Souilem, ex-dirigeant fondateur du polisario, et Mmes Mbarka Bouaida et Zahra Chegaf, parlementaires, est venue aux Etats-Unis porteuse d'un message sur la situation qui prévaut actuellement dans la région, particulièrement les derniers développements intervenus concernant la question du Sahara", ont affirmé à la MAP les membres de cette délégation, en marge de leurs entretiens à New York. Elle a notamment rencontré la branche chargée des droits de l'homme au sein de l' "American Jewish Committee (AJC) ", et l'Association du barreau de la ville de New York, fondée en 1870 et regroupant plus de 23.000 membres dans quelque 50 pays. "Nous avons expliqué la position du Maroc qui est claire et nette, une position qui reflète la volonté d'aller de l'avant et de trouver une solution à travers le projet d'autonomie présenté par SM le Roi", a affirmé M. Ould Souilem. Ce projet, a-t-il relevé, "reflète non seulement la position et le point de vue marocains, mais aussi la philosophie même de compromis qui est au coeur de la démarche des Nations Unies". +Volonté des Sahraouis authentiques+ D'un côté, "nous avons transmis à nos interlocuteurs nos voeux et notre volonté, celle des Sahraouis authentiques, en faveur cette option car elle garantit une solution qui arrange tout le monde et rassemble la même famille dans une dynamique de rapprochement au lieu d'une logique d'écartèlement". La proposition d'autonomie est aussi propre à générer "une dynamique de coopération intermaghrébine à travers une entente au lieu de la tension, la crise et la crispation", a-t-il insisté, estimant qu'elle devrait "créer les conditions de sécuriser la région face aux menaces que nous vivons actuellement, répandre l'espoir, au lieu de la frustration et de la déception". M. Ahmeddou Ould Souilem a, en outre, indiqué que le message de la délégation a été "bien reçu, car il rejoint exactement cette philosophie du compromis à laquelle adhère la Communauté internationale dans sa grande majorité". "Je crois que la communauté internationale commence à voir le problème (du Sahara) dans sa vraie dimension", a-t-il encore souligné. L'ex-dirigeant du polisario a également relevé qu'avec l'afflux d'un nombre toujours plus grand de Sahraouis qui fuient les camps et qui arrivent quotidiennement au Maroc, des questions commencent à être posées quant à la situation humanitaire dans ces camps. " Nous avons décliné la volonté sincère du Maroc de résoudre ce conflit artificiel, dont le projet d'autonomie est la parfaite illustration", a indiqué pour sa part, Mme Bouaida, Présidente de la Commission des Affaires Etrangères à la Chambre des Représentants."Ce qui nous a étonné auprès de nos interlocuteurs, c'est leur méconnaissance de certains aspects du dossier", a-t-elle dit. "Nous sommes, tous les trois, représentants de différentes tribus du Sahara et de générations différentes, dont des parlementaires et élues des provinces du sud. En cette qualité, nous avons à la fois la légitimité et la pertinence de défendre en leur nom ce projet (d'autonomie) élaboré selon les standards démocratiques internationaux et qui est l'émanation de la volonté d'un peuple et de son Roi", a dit Mme Bouaida. Pour preuve de l'adhésion des Sahraouis à cette initiative, le taux de participation des habitants de ces provinces lors des dernières municipales, qui a été parmi les plus élevés du Royaume, a-t-elle poursuivi, avant de marteler: "C'est un référendum confirmatif de la marocanité du Sahara". "Il ne faut pas se tromper, la majorité des Sahraouis, soit 200.000 personnes, vivent dans les provinces du sud contre 30.000 dans les camps", a fait observer la parlementaire. Le projet de régionalisation du Royaume et le développement socio-économique sans précédent que connaissent les provinces du sud, où l'indice de développement humain (IDH) enregistre un accroissement annuel moyen largement supérieur au taux national, s'inscrivent également dans cette dynamique des grands chantiers de réformes que connaît la Nation. " Aujourd'hui, nous sommes ici pour montrer que le Royaume est toujours attaché à aller de l'avant et trouver une solution viable à ce conflit artificiel. A travers son initiative d'autonomie, il répond parfaitement à l'appel de la communauté internationale et du Conseil de sécurité de faire preuve de créativité et d'imagination" quand les "autres parties, peu enclines à trouver une solution, demeurent accrochées à des idées obsolètes", a insisté Mme Bouaida. Cette attitude installe la région dans une "impasse et prend en otage les peuples du Maghreb", a-t-elle déploré. "Alors que le Maroc a remarquablement avancé en portant une attention particulière à ses provinces du Sud, la direction du polisario, inamovible depuis 35 ans, ne s'occupe que de sa survie. Ou est la démocratie ? Quelle crédibilité et quel projet peut-elle défendre?", s'est-elle interrogée. "Nos interlocuteurs étaient surpris lorsque nous leur avons expliqué que 75 pc des Sahraouis vivent dans les provinces du sud marocain et que nous avons, de ce fait, la légitimité et le droit de parler au nom des populations sahraouies", a pour sa part déclaré Mme Chagaf, membre de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants. "Nous dénions au polisario de parler à la place de tous les sahraouis et en notre nom", a-t-elle martelé. +Le polisario ne représente pas les Sahraouis+ Mme Chagaf a ajouté que le message de la délégation est claire : "le polisario ne représente pas les Sahraouis et la proposition d'autonomie présentée par le Maroc met fin aux propositions antérieures auxquelles les séparatistes s'accrochent encore, alors que tout le monde s'accorde à dire qu'elles sont inapplicables et irréalistes". "Nous avons aussi rappelé à nos interlocuteurs qu'il s'agit fondamentalement d'un conflit avec l'Algérie, car les possibilités et les moyens dont dispose le polisario ne sont pas celles d'un quelconque mouvement", a-t-elle précisé. Quant à la question des droits de l'homme, instrumentalisée par les séparatistes,"nous avons expliqué que le Maroc a été le seul pays à avoir le courage de reconnaître ses erreurs et à tourner la page du passé en cette matière", et étoffé et diversifié le dispositif garantissant l'exercice des libertés, a-t-elle affirmé. A cet égard, "nous avons aussi attiré l'attention de nos interlocuteurs sur le niveau atteint par le Maroc en matière des droits de l'Homme et les acquis réalisés concernant, notamment, la situation de la femme", a indiqué la parlementaire. "Nous avons aussi évoqué la situation des populations dans les camps de Tindouf et insisté sur la nécessité de les voir recensées, dotées de cartes de refugiés et jouissant du droit de choisir entre le retour à leur pays le Maroc, de rester en Algérie ou d'aller dans un autre pays", a souligné Mme Chegaf. Il y a aussi la question du développement socio-économique, a-t-elle poursuivi, insistant sur "les efforts consentis par l'Etat en cette matière au Sahara". "La région du Sahara dispose aujourd'hui d'infrastructures très importantes dans les différents domaines et est, aujourd'hui, prête à accueillir les populations des camps de Tindouf et leur offrir une vie digne", souligne-t-elle. La délégation s'est ensuite rendue à Washington où elle aura des rencontres avec des membres du Congrès, des responsables au sein de la Maison blanche et du Département d'Etat ainsi que des think tank et ONG s'activant dans domaines des droits de l'Homme.