La réforme de la compensation se propose de faire glisser progressivement le dispositif de compensation actuel vers un projet sociétal, dans le cadre d'une politique globale de protection sociale et de réduction des inégalités, a indiqué M. Nizar Baraka, ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales. Intervenant, vendredi à Rabat, lors de la présentation des résultats d'une l'étude sur la réforme de la compensation, M. Baraka a souligné qu'il est bien évident que la réforme doit être orientée vers un objectif ultime qui a trait à l'efficience de l'allocation des ressources budgétaires à travers la mise en oeuvre de filets de protection sociale sur la base d'un ciblage des groupes sociaux bénéficiaires. Lors de cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre du processus de réflexion et d'échanges que mène le gouvernement sur le chantier très important de la réforme du système de la compensation, M. Baraka a indiqué qu'un diagnostic du système existant a été effectué et a confirmé les différents dysfonctionnements qui le marquent, mettant en évidence les limites d'un système dont l'efficacité est apparente à plus d'un aspect. Le système de compensation actuel sera substitué, à terme, par un modèle de protection sociale basée sur le renforcement des capacités humaines et la résorption des inégalités, en opérant par le transfert direct conditionné des gains aux couches les plus démunies, a-t-il ajouté. La réforme de la compensation, qui s'inscrit dans le cadre du renforcement de la protection sociale portant essentiellement sur les deux secteurs porteurs de l'éducation et de la santé, est un projet national de grande envergure qui nécessite l'adhésion, la participation et le consensus de tous les partenaires, a souligné M. Baraka. Le rapport sur la réforme du système de compensation, réalisé sous le thème de "Projet Maroc solidaire", met l'accent sur "l'approfondissement des principes de réforme et l'élaboration de nouvelles pistes combinant la recherche d'une meilleure cohérence entre les objectifs d'équilibre économique et financier d'une part, et les ambitions de protection sociale, d'autre part", a souligné, M. Noureddine El Aoufi, directeur du groupe de travail chargé de l'élaboration de cette étude. Le rapport définit cinq ambitions, 13 options et 44 actions dans le cadre de la réforme du système de compensation, a indiqué M. El Aoufi, professeur à l'université Mohammed V-Agdal. Il préconise, concernant les ambitions, de briser le cercle vicieux de la compensation, préparer les capacités humaines par l'investissement social au lieu de réparer les déficits sociaux, conjuguer ciblage industriel et couverture des besoins en produits de base, refonder la solidarité collective et conduire la réforme de façon transversale et sur la base de proximité. Le rapport souligne, dans ce cadre, sur l'importance de la déclinaison dans le temps de ces ambitions sous forme d'options stratégiques conjuguant régulation centrale et intervention locale, coordination des actions et implications des acteurs, et dispositifs techniques relatifs au prix, au ciblage des populations et à l'impact des ajustements et contraintes et interactions liées au contexte social et culturel. Le rapport propose également une spécification des options sous forme d'actions et de mesures concrètes et opérationnelles. Plusieurs ministres, universitaires et chercheurs ont pris part à la présentation des résultats de cette étude sur la réforme du système de la compensation, réalisée à la demande du ministère chargé des Affaires économiques et générales. Il s'agit notamment de Mme Nouzha Skalli, ministre du Développement social de la Famille et de la Solidarité, M. Ahmed Akhchichen, ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres, et M. Saâd Hassar, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur.