Les actes terroristes perpétrés au cours de ces dernières années ont montré que les réseaux terroristes sont devenus une menace réelle pour la paix dans la région arabe, ainsi que dans le monde entier, a affirmé le ministre de l'Intérieur, M.Taïb Cherkaoui. Intervenant devant le Conseil des ministres arabes de l'Intérieur qui a ouvert, mardi à Tunis, les travaux de sa 27 ème édition, M. Cherkaoui a indiqué que ce qui exacerbe encore plus le danger que représentent ces réseaux terroristes est leur relation étroite avec le crime organisé, le trafic humain, de drogue et d'armes, outre le blanchiment d'argent. Les pays arabes sont ainsi appelés à coordonner, à unir leurs efforts, à fournir les ressources techniques et humaines nécessaires, à activer le rôle des filières de la communication dans ces pays et à appliquer les stratégies arabes dans ce domaine, en particulier celle consistant en la lutte contre le terrorisme, a-t-il ajouté. M. Cherkaoui a, en outre, souligné que le trafic de drogue est ainsi devenu l'un des crimes transfrontaliers qui menacent la sécurité nationale des Etats, ajoutant qu'"il est dans l'impossibilité pour tout pays de pouvoir mener tout seul la lutte contre ce fléau, eu égard à l'immensité de l'espace géographique où ces crimes peuvent être commis et qui en même temps concerne des frontières entre pays, outre la facilité de déplacement de leurs branches". Les pays arabes, a-t-il poursuivi, se doivent de coordonner leurs efforts, d'assurer le suivi et l'évaluation, de s'armer de techniques modernes, d'adhérer aux conventions et pactes internationaux, de conclure des accords bilatéraux et d'introduire les amendements législatifs appropriés à leur système juridique.
Les pays arabes doivent faire face à de nouvelles drogues dures qui commencent à envahir nos pays en les transformant en points de transit dont se servent des réseaux internationaux pour acheminer ces produits vers l'Europe en tant que principal marché, a indiqué M. Cherkaoui, citant notamment la cocaïne et les psychotropes faciles à produire, à transporter et à commercialiser. Le ministre a appelé à la dynamisation de la communication entre les pays arabes, au renforcement de la coopération entre leurs organes spécialisés et au contrôle des déplacements des réseaux internationaux de trafic de drogue, outre la prise de mesures sévères et répressives à l'encontre de ce fléau afin de réussir la stratégie préventive adoptée par le conseil des ministres arabes de l'Intérieur. S'agissant de la traite humaine et du trafic de l'émigration illégale, M. Cherkaoui a affirmé que ces réseaux exploitent des facteurs socio-économiques pour induire en erreur leurs victimes et faciliter le flux migratoire des pays du Sud vers ceux du Nord. Il a rappelé, à cet égard, que le Maroc a signé plusieurs conventions de coopération technique avec les pays de l'Union européenne et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Pour le Maroc, les solutions idéales pour ce fléau consistent essentiellement en l'amélioration des canaux de la migration légale et la simplification des procédures, outre la mise en place des mécanismes permettant l'identification des besoins en main d'oeuvre des pays d'accueil, a souligné M.Cherkaoui. La 27-ème session du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur traite, durant deux jours, de plusieurs questions sécuritaires, dont un projet de plan pour la mise en oeuvre de la stratégie arabe de lutte contre l'usage illicite des stupéfiants, un projet de plan pour la mise en oeuvre de la stratégie arabe de lutte contre le terrorisme et un autre pour l'application de la stratégie arabe en matière de protection civile, rappelle-t-on. Les ministres de l'intérieur étudieront également plusieurs projets d'accords convenus avec le conseil des ministres arabes de la Justice, portant, entre autres, sur la lutte contre la corruption, le blanchiment d'argent, le financement de terrorisme et la lutte contre le crime organisé transfrontalier. Le ministre de l'Intérieur est arrivé, lundi soir à Tunis, à la tête d'une délégation composée notamment du directeur général de la Sûreté nationale, Charki Draiss et du Wali, directeur général des Affaires intérieures au ministère de l'Intérieur, Brahim Boufous.