Une meilleure application du Code la famille passe par l'amélioration de l'accès des femmes aux services de la justice, a indiqué vendredi la ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité, Mme Nouzha Skalli. S'exprimant à l'ouverture d'une journée d'étude sur "le Code de la famille après six ans d'application", la ministre a affirmé que cet objectif se réalise également à travers la mise en place de nouveaux services sociaux, notamment des unités de protection des enfants et des centres d'accueil, l'accompagnement des familles en situation difficile, le renforcement du rôle de l'assistance sociale et la création d'un fonds d'entraide familiale, dont le lancement est prévu en 2011, conformément à l'engagement du gouvernement. Mme Skalli a fait savoir que son département oeuvrera à réaliser des études et des recherches, à contribuer au soutien des compétences des juges, à appuyer les associations partenaires des services de la juridiction de la famille, à encourager la médiation familiale pour le règlement des différends et à créer des groupes de réflexion pour analyser les changements survenus notamment dans les domaines du mariage et du divorce. L'évaluation des réalisations accomplies au cours des six dernières années de l'application du Code, offre l'opportunité de tirer les enseignements, valoriser les acquis et renforcer la confiance et l'adhésion de la société au Code la famille, a ajouté la ministre. Elle a en outre rappelé les travaux d'évaluation menés par son département pour la mise en oeuvre du Code de la famille, notant que les cas de divorce par accord mutuel représentent 40,91 pc, alors que 20,4 pc des actes de mariage ont été conclus par des filles adultes "avec le consentement de leurs parents mais sans tutelle". Après avoir souligné le progrès enregistré dans les domaines du mariage et du divorce, la ministre a exprimé sa préoccupation quant au développement négatif du mariage des filles mineures, appelant, à ce propos, à l'élaboration d'un programme de sensibilisation de cette catégorie dans le cadre du plan d'action national pour l'enfance.
De son côté, la directrice régionale des programmes du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), Mme Zineb Touimi Benjelloun, a indiqué que le partenariat entre le programme et le ministère de la Justice s'inscrit dans le cadre du soutien de l'ONU aux priorités du Maroc à travers le système onusien 2007-2011 qui porte sur "le renforcement des capacités de l'Etat dans le domaine de la gouvernance pour la réalisation du développement humain et des Objectifs du millénaire pour le développement". Ce système est considéré comme une expérience modèle et réussie des efforts du ministère de la Justice visant l'amélioration des mécanismes d'application du Code de la famille pour protéger davantage les droits des enfants et des femmes, a ajouté la directrice régionale des Programmes de l'UNIFEM pour l'Afrique du Nord. L'expérience marocaine en matière d'application du Code de la famille fera l'objet d'une analyse dans le rapport semestriel du programme de l'UNIFEM en 2010 sur le progrès réalisé par la femme à travers le monde, a-t-elle relevé, ajoutant que cette analyse sera présentée comme une étude de cas. Le ministre de la Justice, M. Mohamed Naciri, qui ouvrait cette journée d'étude, avait indiqué que le Code de la famille constitue un tournant important dans la gestion des affaires familiales au Maroc, eu égard à sa portée qui garantit l'équité, la dignité et la protection à la femme, à l'homme et à l'enfant. Le programme de cette rencontre comprend notamment des conférences sur le Code de la famille, des ateliers sur la pension alimentaire, le fonds d'entraide familiale, outre la procédure de réconciliation et de médiation dans les affaires familiales. La séance d'ouverture s'est déroulée en présence notamment du secrétaire général du Conseil supérieur des ouléma, le Premier président de la Cour suprême, le procureur général du Roi près la Cour suprême et les représentants des deux Chambres du Parlement, les bâtonniers du Maroc, wali Al-Madhalim, des représentants de la société civile et une délégation judiciaire qatarie.