Le Réseau national des centres d'écoute des femmes victimes de violence (Anaruz) a présenté, samedi à Rabat, son troisième rapport sur "la violence basée sur le genre au Maroc", qui s'appuie sur les témoignages des femmes violentées. Le rapport, qui a été présenté au cours d'une conférence de presse, relate les formes de sévices corporels et psychologiques subis par les femmes victimes de violence, les préjudices économiques et juridiques du fait de ces actes dont elles sont la cible, les abus sexuels, ainsi que l'impact de tels comportements sur les femmes et les enfants. Selon les informations collectées par les centres d'Anaruz, les violences économiques et corporelles restent les plus répandues, avec des taux respectivement de 37,6 et 32,7 pc. En troisième position, viennent les abus sexuels avec 10,7 pc, puis les préjudices juridiques (10,1 pc) et psychologiques (8,8 pc). La coordinatrice nationale d'Anaruz, Mme Atefa Timjerdine, a expliqué, dans une déclaration à la MAP, que le rapport a tenté d'établir des connexions entre les aspects économique et juridique, d'une part, et physique et psychologique, de l'autre. Le Réseau Anaruz œuvre à garantir l'application saine du Code de la famille, a-t-elle dit, annonçant la prochaine création d'un collectif appelé "Alliance du printemps de la dignité" qui regroupera des associations féminines en vue de présenter des propositions relatives à la violence contre les femmes dans le code pénal. Le troisième rapport Anaruz intervient, d'après ses auteurs, dans le sillage des initiatives de défense des droits de la femme, à travers une analyse thématique des violences qui leur sont faites et une sensibilisation de l'opinion publique, l'objectif étant de mettre au point des actions et de réaliser des projets en phase avec la réalité nationale et les besoins réels des femmes, sur la base de l'approche genre. En dépit de la multiplication des initiatives dans ce domaine, une évaluation précise du degré de propagation de ce phénomène pose toujours problème, en raison du statut social des femmes et de la nature de la violence basée sur le genre. Le Réseau national des centres d'écoute des femmes victimes de violence a été créé en 2004, à l'initiative de 19 associations et centres d'écoute, dans le but d'accompagner l'effort de lutte contre les violations des droits des femmes.