L'Université Cadi Ayyad de Marrakech (UCAM) a pu, à la faveur d'une stratégie cohérente, rehausser le niveau de ses cursus et développer la recherche scientifique comme en témoignent les résultats obtenus, tant à l'échelle nationale qu'internationale. -Par Essibi Abdenbi- Depuis sa création 1978, cette université dont le rayonnement à l'international compte parmi ses acquis certains, a placé la recherche scientifique et la formation de qualité au coeur de ses priorités ce qui s'est traduit par l'émergence d'une équipe de professeurs-chercheurs jeunes, qui, grâce à la pertinence de leurs travaux, ont acquis droit de cité dans de grandes universités étrangères. Grâce au succès de ses recherches, l'UCAM a ainsi été sollicitée pour des partenariats avec d'autres universités, notamment européennes ou encore du pourtour méditerranéen, partenariats voués à l'encouragement et au développement de travaux sur des thèmes importants pour la région comme l'eau, l'environnement, l'énergie ou la pollution. Dans une déclaration à la MAP, le président de l'UCAM, M. Mohamed Merzak a indiqué que l'excellent niveau de la recherche scientifique au sein de cette université a été réalisé à la faveur de la mise en synergie des efforts de tous notamment des chercheurs, soulignant que l'UCAM a toujours fait du soutien de la recherche scientifique son credo. Durant les dernières années, a-t-il poursuivi, un grand travail a été accompli dans ce domaine puisque l'UCAM a consacré 10 pc de son budget à l'encouragement de la recherche, outre les financements provenant des structures universitaires ou encore de l'étranger, dans le cadre de partenariats ou de participation à des programmes internationaux financés par la Commission Européenne. M. Merzak a fait savoir, dans ce sens, qu'à compter de l'année en cours, la recherche scientifique va bénéficier, dans le cadre du plan d'urgence, d'un soutien additionnel à même de faciliter la tâche des chercheurs et des laboratoires de recherches. Interrogé, par ailleurs, sur les ressources humaines dans le domaine de la recherche scientifique, M. Merzak a déploré le fait qu'un nombre conséquent de chercheurs confirmés s'approchent de l'âge de la mise à la retraite, ce qui soulève la problématique du rajeunissement de cette élite. L'université oeuvre actuellement d'arrache-pied à encourager les jeunes à s'intéresser à ce domaine, a-t-il indiqué, notant que les doctorants parmi eux sont convoités par des universités étrangères et par des organismes internationaux. Pour sa part, le vice- président de l'UCAM en charge de la recherche, M. Boumediene Tanouti, a indiqué que cette institution a, depuis sa création, accordé un intérêt particulier à la création de laboratoires de recherche, ce qui permis aux chercheurs de développer ce secteur de manière continue notamment dans certains domaines très spécifiques à la région comme l'eau, la désertification, la maladie du bayoud qui infecte le palmier dattier, l'agroalimentaire ou encore les propriétés des matériaux. Abordant la relation de l'UCAM avec les autres universités du royaume, M. Tanouti a fait savoir qu'elle reste en deçà des attentes, sachant qu'il existe nombre de projets susceptibles d'être réalisés conjointement pour pallier la modicité des moyens mis à la disposition de ces universités. M. Tanouti n'a pas manqué de mettre en lumière l'importance du plan d'urgence qui, a-t-il dit, mettra à la disposition de l'université des moyens importants à même de lui permettre de développer ses relations de coopération inter-universités, mais aussi sa coopération internationale. "La participation de l'UCAM à des projets communs s'explique essentiellement par la grande expérience dont elle dispose dans ce domaine et qui lui a valu une grande réputation à l'échelle internationale notamment dans des domaines comme les mathématiques, la chimie, la physique, et la géologie. La recherche scientifique dans ces domaines, a-t-il insisté, a atteint des niveaux excellents grâce aux travaux de qualité présentés par cet établissement aux côtés de grands laboratoires ou encore la publication conjointe d'articles et d'études reconnus mondialement". Après avoir rappelé que la coopération internationale demeure stratégique et très importante pour l'UCAM, il a fait observer que l'aide financière additionnelle accordée aux laboratoires de recherche a atteint en 2007 près de 5 millions de DH au moment où elle était de l'ordre de 4 millions de DH en 2008, avant de passer en 2009 à près de 10 millions de DH, grâce au programme d'urgence. Ce qui entrave la recherche scientifique actuellement ce ne sont pas les moyens financiers mais bel et bien le problème des ressources humaines et surtout leur départ vers d'autres cieux (pays développés), a-t-il déploré, estimant qu'il s'agit là d'un problème qui nécessite une solution urgente à l'échelle nationale à même d'encourager les jeunes à s'intéresser aux travaux de laboratoires de recherche et, partant, les dissuader de la tentation de départ à l'étranger. M. Tanouti s'est dit, dans ce contexte, en faveur de la mise au point d'un système efficient de bourses de recherche de nature à permettre aux chercheurs de mener une vie digne et par voie de conséquence de hisser la recherche scientifique au sein de l'université au rang des attentes et des objectifs escomptés.