Le secteur des télécommunications marocain est promis à un avenir meilleur, à la faveur du développement des E-services, notamment ceux liés au plan "Maroc numeric 2013", aux services bancaires en ligne et à la généralisation des technologies de l'information dans l'enseignement. Par Mohammed Réda BRAIM Ces programmes peuvent présenter de réelles potentialités de croissance du secteur des télécommunications, qui vient de se doter d'une nouvelle note d'orientations stratégiques pour les quatre années à venir (2010-2013). Cette feuille de route traduit la volonté du gouvernement à assurer au secteur un environnement propice pour son développement avec des objectifs chiffrés à l'horizon 2013, dont un parc fixe et mobile de 34 millions d'abonnés, un parc Internet de 2 millions d'abonnés et un chiffre d'affaires global de 40 milliards de dirhams. Poursuivre la libéralisation du secteur pour plus de visibilité Dans le but de maintenir la croissance du marché et réduire davantage la fracture numérique, tout en assurant la visibilité pour les opérateurs, actuels et potentiels, les orientations générales du secteur mettent l'accent essentiellement sur le renforcement des investissements dans le secteur, le déploiement d'infrastructures adaptées et répondant à l'évolution des usages, l'élargissement de l'accessibilité aux services des télécoms (voix et Internet) et l'activation de leviers de régulation à même de stimuler la concurrence. Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement compte agir en renforçant les mesures de régulation et la poursuite de la libéralisation du secteur pour donner la visibilité nécessaire aux opérateurs existants et/ou potentiels, en élaborant un plan d'action national pour le développement de l'Internet très haut débit et en révisant le cadre législatif et réglementaire. Les mesures retenues, dans le cadre de cette note d'orientations stratégiques visent essentiellement l'intensification et le renforcement de la concurrence sur les différents segments de marché ainsi que la mise en place des conditions pour le déploiement pratique des leviers de régulation prévus. Un accent particulier sera ainsi mis sur le renforcement du partage des infrastructures et des modalités relatives au dégroupage de la boucle locale, le développement de la portabilité des numéros, la baisse des tarifs des terminaisons, tant fixes que mobiles, et le renforcement de la lisibilité et la transparence des tarifs pour les consommateurs, par la révision des règles régissant les promotions. De nouvelles licences à partir de 2011 Par ailleurs, la prochaine phase de libéralisation sera axée autour du développement des infrastructures pour l'Internet et le très haut débit ainsi que l'introduction de nouvelles technologies mobiles afin de permettre au Maroc de maintenir sa position de leader de sa région notamment dans les télécommunications mobiles. Dans ce cadre, les pouvoirs publics prévoient l'ouverture du marché à de nouveaux opérateurs à partir de 2011, aussi bien pour les réseaux fixes ou de nouvelle génération, que pour les nouvelles technologies mobiles de 4ème génération. Concernant les opérateurs VSAT (terminal à très petite ouverture) , il est prévu de réviser les plafonds de leurs chiffres d'affaires autorisés pour la téléphonie, de les autoriser, sous réserve de la disponibilité des fréquences, d'utiliser des technologies de boucle locale radio dans le cadre des projets qu'ils seraient amenés à réaliser dans les zones relevant du service universel et de réviser leurs cahiers des charges afin d'annuler la contribution variable de la contrepartie financière de la licence. Les pouvoirs publics n'écartent pas la possibilité de lancer de nouvelles licences pour des réseaux GMPCS ou VSAT. Un Plan d'actions pour le développement de l'Internet très haut débit Par ailleurs, le Maroc qui a fait le choix de faire des NTIC, un secteur porteur pour le développement de son économie, se dotera d'un plan d'action national pour l'accès à Internet très haut débit. Ce plan est articulé autour de l'identification des besoins et des infrastructures principales ou alternatives existantes ou potentielles et l'élaboration des modèles et identification des mesures d'ordre réglementaire et des modèles de financement. L'autre volet de la note concerne le service universel. Il est prévu dans ce cadre que les lignes directrices soient élaborées à compter de 2011 pour fixer les orientations générales pour ce service pour la période 2012-2016 et préciser les projets et objectifs pratiques en la matière. La note d'orientations générales du secteur des télécommunications, qui compte trois opérateurs "Maroc Telecom", "Medi Telecom" et "Wana Corporate", se veut donc une feuille de route claire et ambitieuse pour promouvoir un secteur qui connaît déjà un grand essor et une évolution positive contribuant massivement au développement socio-économique du Royaume. Le secteur marocain des télécoms, a terminé l'année 2009 avec des hausses du nombre des abonnés de 10,94 pc à 25,3 millions pour le mobile, 17,56 pc à 3,5 millions pour le fixe et 56,7 pc à 1,2 million pour Internet par rapport à 2008.