Quelque 4.500 ménages ont bénéficié du Programme "Villes Sans Bidonvilles" (VSB) dans la région de l'Oriental alors que les efforts se poursuivent pour remédier aux handicaps qui entravent le bon déroulement du reste des actions prévues dans le cadre de ce programme, d'un investissement global de 320 MDH avec une subvention de l'Etat atteignant 220 MDH. Par Mohammed Yacoubi "Au niveau de la Région de l'Oriental, des résultats substantiels ont été enregistrés, tant en matière de démolition de baraques et de bidonvilles qu'en matière de transfert et de relogement des ménages cibles", souligne l'Inspection régionale de l'Habitat, notant qu'outre son impact urbanistique et environnemental, le programme en question permet d'améliorer les conditions de vie généralement "déplorables" des populations concernées. En effet, sur un total de 5.680 ménages recensés à travers les différents noyaux de bidonvilles, localisés dans 12 villes et centres de la région et qui ont fait l'objet d'un contrat ville signé en 2005 entre les différents partenaires locaux, 4.500 cas ont pu bénéficier de lots de recasement ou d'unités de relogement. Cette initiative a permis "d'améliorer sensiblement les conditions sociales de ces populations marginalisées et d'améliorer le paysage urbanistique et environnemental au niveau de toutes les villes de la Région", fait remarquer la même source. Aussi, dans le cadre de cet effort grandiose, 8 villes et centres urbains ont été déclarés Villes Sans Bidonvilles. Il s'agit en l'occurrence de Saidia, Nador, Taourirt, Figuig, Talsint, Beni Taggit, Aabou Lakhal et Ait Boumerième. Les foyers qui n'ont pas encore bénéficié de ce programme (1.180 ménages selon les recensements disponibles) se trouvent dans les villes d'0ujda (70 ménages), Bouarfa (500), et Berkane (470), en plus de 140 ménages occupant des sites menacés d'effondrement à Touissit et à Sidi Boubker. Selon les responsables de l'Inspection régionale, le programme est exécuté en coordination et concertation entre toutes les parties concernées (autorités locales, communes, ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'Espace, associations et représentants des populations cibles, établissements de crédit... etc). Le programme en question se heurte toutefois, déplorent-ils, à des difficultés ayant trait en particulier à la mobilisation du foncier, à l'accès des ménages aux financements, en plus des difficultés liées à l'adhésion des ménages cibles qui refusent dans certains cas la démolition de leurs habitations. Et d'ajouter que pour la première fois dans la Région de l'Oriental, des logements de faible valeur immobilière totale ont été mis en 2009 à la disposition des ménages vivant dans les bidonvilles en lieu et place des lots de terrains. Ces logements, destinés initialement aux ménages à faibles revenus, d'une valeur immobilière de 140.000 DH, sont cédés aux locataires de bidonvilles au prix de 90.000 DH, le reliquat (50.000 DH ) étant pris en charge par l'Etat. La même source fait également état de la réticence des banques d'accorder des financements aux bidonvillois, en raison des difficultés rencontrées pour le recouvrement des créances, soulignant que certains ménages, désespérés de la possibilité d'accéder à un financement refusent la démolition de leur baraque même si des unités de lots ou de logement sont déjà mises à leur disposition. On évoque également un autre problème majeur auquel le programme VSB se heurte, à savoir le refus des ménages vivant dans les bidonvilles de démolir leurs baraques sous prétexte qu' "ils cohabitent au sein des mêmes baraques avec d'autres ménages qui, au moment du recensement, n'ont pas été déclarés en tant que tels et réclament par conséquent autant des lots de terrains que de cohabitants". De même, certains ménages refusent d'être relogés ailleurs ou sur des sites éloignés des zones qu'ils occupent. Malgré ces difficultés, les responsables de l'inspection régionale de l'habitat ne manquent pas de relever les résultats enregistrés et le succès de ce programme, et d'assurer que ces efforts vont se poursuivre en vue d'éradiquer l'ensemble des bidonvilles dans les villes et centres de la Région et partant déclarer, les deux principales villes (Oujda et Berkane), comme cités sans Bidonvilles durant l'année 2010.