Le projet de mise en place d'une carte sanitaire au Maroc pour renforcer l'accès des citoyens aux services de santé de base constitue une réforme sociale qui concrétise les valeurs de justice et d'égalité, a affirmé, lundi à Rabat, le Premier ministre, M. Abbas El Fassi. Le besoin de mettre en place un mécanisme de maitrise et de planification de l'offre de soins est dicté par la persistance de la problématique d'accès aux prestations sanitaires malgré les efforts déployés par le gouvernement, a indiqué M. El Fassi à l'ouverture du Forum national sur la carte sanitaire qu'organise le ministère de la Santé du 1-er au 3 mars. La mise en place de la carte sanitaire et des schémas régionaux d'offre de soins, qui s'inscrit dans le cadre du projet de la loi cadre relative au système de santé, se veut une réforme institutionnelle essentielle dans la perspective de la mise en Âœuvre de la régionalisation élargie lancée par SM le Roi Mohammed VI en janvier dernier. L'organisation d'un forum national à ce sujet reflète la nouvelle vision participative, entre les professionnels de la santé et le secteur privé, d'une part, et la société civile d'autre part, à travers laquelle le gouvernement ambitionne d'associer tous les acteurs concernés à tracer les contours de la carte sanitaire du pays, a ajouté M. El Fassi. Le Premier ministre a rappelé, à cette occasion, les divers chantiers ouverts dans le domaine de la santé, notamment la couverture médicale de base et l'expérience réussie du système de l'aide médicale dans la région Tadla-Azilal qui devrait être généralisée prochainement, outre l'extension du panier des soins de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) à l'ambulatoire et l'adhésion de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) à la tarification de référence pour ces types de soins. M. Fassi a souligné, également, la détermination du Maroc à privilégier les valeurs de solidarité concernant le traitement des questions de santé en érigeant le droit d'accès aux soins en tant que pilier de la politique nationale en matière de santé. Pour sa part, la ministre de la Santé, Mme Yasmina Baddou, a indiqué que la mise en place d'une carte sanitaire et de schémas régionaux d'offre de soins fait partie intégrante du projet de la loi cadre relative au système de santé et vise à satisfaire, de manière optimale, les besoins en soins et en services de santé de la population, à harmoniser la répartition spatiale des ressources, à corriger la tendance aux déséquilibres régionaux et à maîtriser la croissance de l'offre. La carte sanitaire vise aussi à rationaliser les ressources et définir le cadre idoine pour développer les différentes offres de soins à moyen et long termes et permet une répartition judicieuse des infrastructures, des équipes et des ressources humaines sur l'ensemble du territoire, a dit la ministre. C'est également un instrument de planification, car elle définit le nombre d'hôpitaux et de centres de santé existants, à équiper ou à construire, ainsi que le nombre et le profil de personnel à recruter pour répondre aux besoins des citoyens, a-t-elle ajouté. Selon Mme Baddou, la carte sanitaire comprend une série de mécanismes qui orientent la politique sanitaire vers davantage de complémentarité entre les secteurs public et privé et rationalisent les investissements dans le domaine de la santé. Ce forum connait la participation de représentants des instances législatives, des départements gouvernementaux, d'organisations nationales et internationales, des secteurs public et privé de la santé qui vont débattre et examiner trois jours durant des expériences réussies en matière de planification des services de santé, en particulier celles de la France, du Canada et de l'Espagne.