Le président du groupe d'amitié France-Maroc à l'Assemblée nationale française, Jean Roatta, qui entame jeudi une visite dans le Royaume à la tête d'une délégation de députés, a plaidé pour la dynamisation des relations maroco-françaises à travers des partenariats gagnant-gagnant dans tous les domaines. -Propos recueillis par Noureddine HASSANI-. "Aujourd'hui, la relation unique et exceptionnelle entre la France et le Maroc mériterait d'être rehaussée par des partenariats gagnant-gagnant sur tous les plans", a affirmé M. Roatta dans un entretien accordé à MAP-Paris, à la veille de son déplacement au Maroc. Il s'est, à cet égard, félicité de l'appui important que le président Nicolas Sarkozy et SM le Roi Mohammed VI accordent au raffermissement des relations bilatérales, outre les liens féconds politiques, culturels, sociales et économiques unissant les deux pays. Près de 1.200 entreprises françaises sont installées au Maroc, dont la totalité des groupe du CAC40, s'est-il encore félicité, faisant valoir notamment les grands projets communs de Renault à Tanger et de Veolia dans plusieurs grandes villes du Royaume. "Lorsqu'une entreprise française investit au Maroc, ou vice versa, elle y crée des emplois et des richesses, mais cela lui permet aussi d'accroitre sa part de marché et sa compétitivité", a-t-il expliqué, estimant à ce titre que la délocalisation est bénéfique tant au pays d'origine qu'à celui d'accueil. Au plan interparlementaire, le député français a mis l'accent sur les relations exceptionnelles entre l'Assemblée nationale et le Sénat français, d'une part, et les Chambres des Représentants et des Conseillers d'autre part, notant que le groupe d'amitié France-Maroc compte le plus grand nombre de membres en comparaison avec les autres groupes d'amitié à l'Assemblée nationale française. "Il faut renforcer cette relation unique par l'échange d'expériences dans le domaine des législations, surtout que le Maroc est appelé dans le cadre de son Statut avancé avec l'UE à opérer une adaptation de ses lois aux législations européennes", a-t-il relevé. "Les gouvernements impulsent, mais ce sont les parlementaires qui font les lois", a-t-il observé, rappelant qu'il a toujours encouragé les parlementaires français à se rendre au Maroc pour voir la "dynamique remarquable" qu'il connaît. M. Roatta a annoncé que le groupe d'amitié France-Maroc a décidé de rendre ces visites "régulières", une fois par trimestre pour une coopération décentralisée au service de la population. Ce député des Bouches du Rhône (Sud) et adjoint au Maire de Marseille, a noté que les membres de la délégation de députés qui l'accompagnent ont tous, comme lui, la double casquette de parlementaire et de responsable de collectivités locales. De ce fait, la visite au Maroc leur permettra de voir de près les projets et la dynamique de développement en cours et de prospecter les opportunités de partenariat entre les collectivités françaises et leurs homologues marocaines. Rappelant les différents liens de partenariat existant notamment entre Marseille et Marrakech, Rabat et Lyon (centre), Casablanca et Bordeaux (ouest), M. Roatta a souligné que ces liens ont permis de mettre sur pied d'importants projets en commun, en particulier dans le domaine de l'aménagement urbain du tramway pour les deux métropoles marocaines. Les grands projets de coopération, que ce soit entre collectivités (le tramway de Rabat et de Casablanca), ou entre nations (la Ligne ferroviaire à Grande Vitesse Tanger-Casablanca ou le port Tanger-Med), sont, avant tout, des services à la population qui favoriseront le désenclavement, la mobilité et l'emploi, a-t-il insisté, précisant que l'élément humain doit être placé au coeur de toute action de coopération décentralisée. M. Roatta soutient que la formation professionnelle n'a pas la place qu'elle mérite dans les partenariats entre les collectivités françaises et marocaines. "Si les Marocains font la plus grande communauté étudiante dans les universités et écoles supérieures en France, on doit s'atteler davantage au développement de la formation professionnelle, surtout dans des métiers qui répondent aux besoins locaux de chaque collectivité". C'est un service rendu à la fois à la communauté et à une grande frange de la génération future qui a besoin de vivre avec dignité et en "reconnaissance de son être", a-t-il plaidé. Lors de leur séjour de deux jours de travail au Maroc, les membres de la délégation parlementaire française se rendront à Tanger où ils visiteront le port Tanger-Med et rencontreront les élus de la ville du Détroit. A Rabat, la délégation aura des entretiens avec plusieurs responsables marocains. La délégation comprend huit députés représentant plusieurs partis politiques et siégeant dans diverses commissions parlementaires à l'Assemblée nationale.