L'Association sahraouie de défense des droits de l'Homme (ASADEH), a dénoncé, mardi à Madrid, le blocus imposé par le "polisario" à la population sahraouie dans les camps de Tindouf, lançant "un appel urgent" à la communauté internationale et les organisations de défense des droits humains pour "s'arrêter sur les violations systématiques des droits de l'Homme dans ces camps". Lors d'une conférence de presse, l'ASADEH, basée en Catalogne (Nord est de l'Espagne), a également condamné "la violation par le polisario, du droit légitime de réunion, de circulation et d'association", dans les camps de Tindouf, exprimant sa "totale solidarité" avec les victimes des événements récents à Rabbouni, devant le quartier général du "polisario". Plusieurs membres de la tribu de Rguibat-Laayaicha avaient été la cible d'une attaque féroce des milices du polisario pour le simple fait d'avoir observé un sit-in devant le secrétariat général du "polisario" à Rabbouni, près de Tindouf, "pour réclamer une partie des aides humanitaires qui leur est destinée". Dans ce contexte, le président de l'ASADEH, Mesaud Ramdane, a dénoncé "le détournement systématique, par le +polisario+, des aides humanitaires adressées aux populations sahraouies des camps de Tindouf" et condamné "le refus qu'oppose la direction du polisario à tout recensement des populations dans les camps". "Il n'est pas dans l'intérêt du polisario, qui reçoit ses ordres de l'Algérie, de procéder à un recensement des populations sahraouies des camps de Tindouf", a-t-il dit, expliquant que "le +polisario+ gonfle le nombre de ces populations pour recevoir des aides humanitaires conséquentes". Il a, dans ce cadre, lancé un appel aux institutions relevant de l'ONU pour réclamer la tenue d'un recensement de ces populations afin de connaître le nombre exact. Le président de l'ASADEH a également dénoncé l'"absence de toute démocratie dans les camps de Tindouf". "Au nom de tous les membres de l'association sahraouie des droits humains, nous manifestons notre rejet de la dictature régentée par Mohamed Abdelaziz dans le désert algérien", a affirmé Mesaud Ramdane, relevant que "depuis sa création, le polisario, n'a jamais toléré, et encore moins permis, la tenue d'élections pour le choix de son secrétaire général, qui est le même depuis 1976". Concernant la plainte déposée en 2007 par l'ASADEH devant la justice espagnole contre 27 dirigeants du "polisario" et qu'un tribunal madrilène avait accepté, fin 2009, pour engager une procédure judiciaire pour "génocide", M. Ramdane a indiqué que l'ASADEH "ne comprend pas la réponse par écrit émanant du tribunal N-0 5 de l'Audience Nationale dans laquelle "le juge Baltazar Garzon nous a informés que si les ministères de la justice de la République Algérienne et du Royaume du Maroc ne répondent pas à la commission rogatoire, il classera l'affaire". "Nous rappelons au juge Garzon que les victimes à l'origine de la plainte sont dans leur majorité des Espagnols ou nées sous l'Administration espagnole et que si le Maroc et l'Algérie ne répondent pas à cette commission rogatoire, cela ne justifie aucunement le classement de la plainte, car les crimes dénoncés sont des crimes contre l'Humanité", a affirmé le président de l'ASADEH, pour qui "il est logique que l'Algérie ne réponde pas à la commission rogatoire du juge Garzon, étant donné que parmi les personnes objet de la plainte de l'ASADEH figurent des officiels algériens". "De plus, les centres de torture se trouvent sur le territoire Algérien", a-t-il ajouté. Un tribunal madrilène avait engagé, en novembre 2009, une procédure judiciaire pour génocide contre 27 dirigeants du polisario, suite à la plainte déposée, le 26 décembre 2007, par l'ASADEH.