L'universitaire marocain feu Mohamed Berdouzi, décédé le 11 août dernier à l'âge de 63 ans, était une personnalité qui a su incarner une constellation de valeurs patriotiques et de vertus humaines, ont souligné des témoignages livrés, vendredi soir à Rabat, par plusieurs intervenants. Feu Berdouzi a su allier comportements humains dévoués et valeurs patriotiques sincères, tant est si bien que son oeuvre et son parcours ont été frappés, toute sa vie durant, du sceau de cet ascendant moral, ont relevé ces intervenants lors d'une cérémonie marquant le 40ème jour de la disparition du défunt, en présence notamment de MM. Abdellatif Menouni, Conseiller de SM le Roi, et Khalid Naciri, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. Ainsi en est-il du témoignage de Fattoum Qudama, une des connaissances du défunt, qui a rappelé comment elle a découvert avec aisance "les trésors enfouis de Berdouzi et de ses vertus qu'il a livrés avec courage". Elle a affirmé que le défunt était d'une personnalité douce, simple et affable qui contraste avec "la profondeur de sa réflexion et de sa formation" et que ses positions étaient fortes et influentes car émanant d'"un coeur et d'une pensée sincères". Même son de cloche du côté de la veuve du défunt, Badia Mellouk, qui a égrené, dans un témoignage émouvant, les nobles qualités humaines du regretté Berdouzi et qui en ont fait "une icône qui restera à jamais gravée dans la mémoire de sa famille et de ses amis". Pour Ahmed Herzenni, ancien président du Conseil consultatif des droits de l'Homme, feu Berdouzi se distinguait par une personnalité aux facettes multiples, dont on ne saurait cerner les contours, comme en témoignent la richesse et la diversité de ses écrits et qu'il importe de rééditer pour en faire bénéficier la communauté des lecteurs. Il s'est particulièrement arrêté sur les contributions du défunt à l'élaboration de la Charte nationale pour l'éducation-formation, du rapport du cinquantenaire, du rapport sur le développement du Maroc à l'horizon 2025, des résolutions de l'Instance équité et réconciliation (IER), outre sa participation à l'élaboration du projet sur la régionalisation avancée et à la commission consultative chargée de la révision de la Constitution. L'actuel président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss Yazami, a soutenu que le défunt a laissé à la postérité une série de messages, dont celui du savoir et du don en vue de concrétiser le développement escompté, ajoutant que le Conseil compte contribuer à la publication des livres et des contributions de feu Berdouzi. Sur la même lancée, Hammou Ouhalli, du CNDH, a mis l'accent sur la force, la sincérité, la profondeur et l'abnégation ayant marqué la personnalité du défunt, qui excellait dans "l'art du dialogue et de la persuasion". Dans la même veine, la présidente de l'Organisation marocaine des droits humains (OMDH), Amina Bouayach, a assuré avoir réalisé chez feu Berdouzi une connaissance large et profonde des problématiques de la transition et de la réforme au Maroc, du fait qu'il s'exprimait avec audace et témérité, sans pour autant se départir d'un sens élaboré d'objectivité et d'impartialité. Elle a rappelé que la maladie n'a fait que renforcer l'attachement et l'abnégation du défunt à apporter sa contribution, au sein de la commission chargée de la révision de la Constitution, "à un moment historique de la réforme des institutions". Cette rencontre a été émaillée par la projection d'un documentaire sur les différentes facettes de la vie et de l'oeuvre de feu Berdouzi. Le CNDH avait publié auparavant un ouvrage bilingue (arabe/français) intitulé "Mohamed Berdouzi: Le savoir, le don" (Editions La croisée des chemins). Le livre est une compilation de témoignages d'une pléiade d'acteurs associatifs, d'universitaires, d'intellectuels ou d'amis du défunt qui reviennent sur les différentes facettes de son parcours professionnel, de sa personnalité ou de ses contributions académiques, notamment dans les domaines du développement, de l'éducation-formation et des droits de l'homme.