Les mutations que connait actuellement le monde arabe s'inscrivent dans un processus global de reconfiguration de la carte géopolitique internationale, ont estimé les participants à un panel organisé samedi à Rabat dans le cadre du forum international sur les transitions démocratiques et les processus constitutionnels dans le monde arabe. Les participants ont souligné, lors de cette rencontre tenue sous le thème "quels mécanismes de consultation constitutionnelle pour les transitions démocratiques dans le monde arabe", que les vagues de contestations populaires qui secouent plusieurs pays arabes en faveur de l'établissement de l'Etat de droit et de l'enracinement des valeurs de la démocratie et de la justice sociale, interviennent dans un contexte mondial "compliqué" et en plein mutations.
L'ex ministre des affaires étrangères du Portugal, Luis Amado, a donné un aperçu sur la transition démocratique dans son pays, tout en soulignant le caractère "très compliqué" du changement politique dans le monde arabe.
M. Amado a souligné à cet égard que l'instauration de la démocratie nécessite entre autres une "véritable" séparation des pouvoirs et "un grand effort" en matière d'éducation. Pour sa part, l'ancien ministre des affaires étrangères de la Mauritanie, Ahmadou Ould Mahmoudou, s'est félicité des avancées constitutionnelles au Maroc.
Evoquant le "printemps arabe", M. Mahmoudou a indiqué que la transition démocratique reste toujours un moment délicat sur la voie de l'établissement de l'Etat de droit pour garantir une vie digne aux citoyens. Quant à Mme Nadia Bernoussi, membre de la commission de la révision de la constitution, elle a mis l'accent sur le processus d'élaboration de ce texte, soulignant à cet égard l'approche participative et transparente adoptée.
Le professeur Najib Ba Mohamed, aussi membre de la dite commission, a centré son intervention sur la notion académique du concept de la transition démocratique, relevant que ce concept "place les régimes autoritaires face aux exigences de la démocratie dans un contexte mondial favorable à la diffusion des valeurs des libertés et des droits de l'homme pour assurer plus de justice sociale".
Il a indiqué d'autre part que la Constitution marocaine se veut une feuille de route pour la consécration d'une gouvernance optimale. L'universitaire tunisien Gherairi Ghazi a souligné que chaque pays a ses particularités, ses spécificités et son propre chemin vers la transition démocratique.
Le forum est organisé par le Club diplomatique marocain et l'Association Marocaine de droit constitutionnel en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération.