Le cabinet international d'intelligence économique, Oxford Business Group (OBG), a souligné, dans une analyse l'essor du secteur de la santé au Maroc où le pays commence à se frayer un chemin parmi les destinations de prédilection pour les patients européens. Alors que de nombreux autres pays, dont la Tunisie voisine proposent désormais des soins de santé de qualité à faible prix, le Maroc présente de nombreux avantages clés par rapport à ses concurrents, indique OBG, dans cette analyse parvenue vendredi à la MAP, citant notamment la proximité géographique avec l'Europe de l'Ouest. Le pays compte de nombreux atouts, dont une solide infrastructure touristique et un climat qui drainent des patients étrangers souhaitant combiner soins médicaux légers et séjours de convalescence dans des complexes touristiques, note le think-tank, soutenant que le créneau le plus porteur au Maroc concerne la chirurgie esthétique, les opérations des yeux au laser et les implants dentaires qui ne sont pas considérés comme des soins essentiels et ne sont donc pas bien couverts sur le Vieux Continent. La source indique en guise d'exemple qu'une intervention de chirurgie esthétique au Maroc peut coûter entre 30 et 50 pc moins cher qu'en Europe. Le Maroc compte 80 plasticiens et 10 cliniques spécialisées. Près de 15 pc des quelque 14.500 opérations de chirurgie esthétique qui ont lieu chaque année au Maroc sont effectuées sur des patients étrangers, précise la même source. Elle relève que le tourisme dentaire se développe aussi rapidement et attire des patients plus âgés en provenance de pays européens francophones, comme la France, la Belgique et la Suisse, ainsi que des émigrés marocains installés en Europe. Le tourisme médical au Maroc attire les investisseurs étrangers, ajoute le cabinet, rappelant qu'un groupe portugais prévoit d'ouvrir un complexe médico-chirurgical d'une valeur de 24.1 millions d'euros d'ici la fin de l'année à Dar Bouazza, à 20 km au sud de Casablanca. Le complexe, qui emploiera 40 spécialistes et se composera d'un hôtel cinq étoiles et d'un spa thérapeutique, vise principalement une clientèle européenne plus âgée et retraitée, indique le groupe, relevant que les soins proposés se concentreront sur la chirurgie esthétique et dentaire, ainsi que sur les opérations des yeux au laser.
- Un secteur en forte progression- Le cabinet souligne dans cette analyse intitulée "Maroc: Une croissance saine", la forte progression du secteur de la santé, résultat d'un ambitieux programme mis en oeuvre par le gouvernement. "L'accès aux soins de santé au Maroc progresse rapidement à tous les niveaux du spectre socioéconomique, et ce, en partie grâce à la mise en oeuvre d'un nouveau programme gouvernemental, qui vise à étendre la gratuité des soins aux habitants à faible revenu", indique le cabinet, qui cite également l'augmentation des investissements privés dans les établissements sanitaires électifs afin de promouvoir le tourisme médical. Au cours des dernières années, les dépenses de santé par habitant ont fortement accru au Maroc pour s'établir à 156 dollars en 2008 contre 99 dollars en 2004, indique la source, citant des données de la Banque mondiale. Durant la même période, les dépenses de santé, exprimées en pourcentage du produit intérieur brut (PIB), sont passées de 5,2 pc à 5.5 pc, fait observer l'analyse, notant que les dépenses privées, qui atteignent environ 4 pc du PIB, représentent actuellement l'essentiel des dépenses. Les dépenses publiques, quant à elles, ne totalisent que 34 pc des dépenses globales, indique OBG, concédant que les dépenses publiques augmenteront de manière significative, en termes absolus et proportionnels, puisque le Régime d'assistance médicale des économiquement démunis (RAMED) devrait se généraliser à partir du mois de décembre. Une version pilote du projet, qui a été saluée par l'ensemble des professionnels de la santé, a été lancée en 2008 dans la région centrale de Tadla-Azilal et a profité à 40 000 personnes, rappelle le groupe, expliquant que le RAMED permettra à 8.5 millions de Marocains de bénéficier d'une gratuité totale ou partielle des prestations médicales dans les hôpitaux publics. Au moment de la généralisation du régime, le ministère de la Santé a augmenté les budgets alloués à l'achat des produits pharmaceutiques, qui sont passés de 50 millions de dirhams en 2008 à 1.4 milliard de dirhams en 2010.