L'ambition de l'université Cadi Ayyad de Marrakech (UCAM) est de réussir à promouvoir et garantir une recherche scientifique forte, et à dispenser une formation en parfaite adéquation avec les besoins du Royaume, en termes d'insertion professionnelle concrète ", a souligné le président de l'UCAM, M. Abdellatif El Miraoui. -Propos recueillis par Mohamed El Kihal-
Dans un entretien accordé à la MAP en marge des préparatifs à l'entrée universitaire 2011- 2012, M. El Miraoui a ajouté qu'une telle vision est à même de permettre à cette prestigieuse université d'occuper une place de choix à l'échelle africaine, "Bien que l'UCAM est la première université marocaine dans tous les classements internationaux, cela n'est pas une finalité en soi dans la mesure où, il faut être classée première au moins au sud de l'Europe et en Afrique ", a-t-il dit, faisait observer que la recherche scientifique, tout en jouissant d'une grande importance, si elle n'est pas concomitante avec l'enseignement et les besoins socioéconomiques, elle ne pourra nullement être bonne et donc irriguer et alimenter le pays en matière grise. "S'il y a un décalage par rapport aux besoins du pays ça restera une recherche, mais pas une bonne recherche ", a dit M. El Miraoui, mettant en évidence la relation étroite existante entre l'enseignement et la recherche dans les pays qui se sont développés. Au sujet de la réforme universitaire entreprise au Maroc, M. El Miraoui a estimé indispensable que celle-ci soit " bien épousée et bien acceptée par les étudiants, les enseignants- chercheurs ainsi que par le corps administratif et technique qui constituent le cŒur de l'université ". Il a, dans ce contexte, mis en avant l'excellence de cette réforme qui a déjà donné ses fruits permettant ainsi au Maroc de se rapprocher du modèle européen, insistant sur la nécessité de l'approfondir davantage. Evoquant la formation- insertion et la relation de l'université avec l'entreprise marocaines, M. El Miraoui a tenu à rappeler que si l'université est un lieu du savoir, celle- ci se doit d'être aussi en adéquation avec le monde professionnel et socioéconomique afin de contribuer ostensiblement à la dynamique de développement que connaît le Maroc, se disant en faveur de la mise en place de mécanismes efficients à même de permettre d'assurer ce savoir. "Pour ce faire, j'estime qu'il est indispensable que la recherche scientifique soit proche des besoins et que la recherche fondamentale puisse déboucher sur des brevets ainsi que sur des pratiques de la vie humaine", a-t-il dit, citant à titre d'exemple le projet de " la cité de Recherche et de l'innovation" que compte réaliser l'UCAM et qui devra permettre de favoriser cette relation de manière plus affichée et plus claire et qui sera reconnue dans le monde socio- économique marocain. Aux yeux de M. El Miraoui, le système universitaire marocain se doit de s'ouvrir davantage sur le monde. " C'est le cas dans tous les universités marocaines, mais une telle ouverture doit être basée sur des relations structurées du genre gagnant- gagnant ", a-t-il expliqué. Et d'affirmer que l'université Cadi Ayyad est un exemple type dans ce cadre dans la mesure où, cet établissement universitaire de renommée, entretient des relations très étroites avec d'autres prestigieuses universités étrangères ainsi qu'avec une série d'organismes internationaux. Pour ce qui est de son ouverture sur les autorités et les collectivités locales, l'UCAM se trouve dans un pôle de recherche et d'enseignement supérieur au niveau régional car, elle représente Marrakech , Safi , Essaouira et El Kelâat des Sraghna, a poursuivi M. El Miraoui, émettant le voeu de voir cet établissement parvenir à un rapprochement encore plus étroit avec les autorités et les collectivités et donc, de faire partie de leurs stratégies futures. " L'université Cadi Ayyad devrait continuer de fournir la matière grise indispensable au développement de la région de Marrakech-Tensfit- Al Haouz et nous souhaitons pleinement rentrer dans ces perspectives", a-t-il dit, mettant en avant la détermination et l'engagement des autorités locales et des élus à encourager la nouvelle stratégie de l'université et à s'inscrire dans une dynamique de progrès commune. L'objectif, a-t-il expliqué, est de permettre à la ville de Marrakech d'apporter son savoir que ça soit sur le plan attractivité vis -à -vis des entreprises nationales et internationales, ou encore dans les domaines de l'animation culturelle et autres. Sur le plan infrastructures, M. El Miraoui a estimé qu'il existe un défi à relever afin d'accueillir les étudiants dans des conditions optimales et de permettre au corps universitaire de jouir d'un accueil digne d'une université à l'international, soulignant la nécessité d'oeuvre pour améliorer toute l'infrastructure universitaire. Et de faire savoir que l'université est en phase de travailler sur un projet de développement avec une feuille de route et un schéma directeur (2015-2020) afin de parvenir à relever le défi lié à l'accueil des étudiants qui arrivent en masse mais aussi, de loger les enseignants-chercheurs dans d'excellentes conditions. Après avoir mis en relief le progrès et le développement que connaît le Maroc dans différents domaines surtout universitaire, M. El Miraoui a exhorté les jeunes étudiants à persévérer et à croire aux études universitaires pour participer pleinement au développement du Royaume. Le nombre des étudiants inscrits dans les différents instituts, facultés et écoles relevant de l'UCAM est estimé à 41.500, soit une hausse de 20 pc, en comparaison avec l'année précédente. Le nombre des nouveaux inscrits s'est établi, quant à lui, à plus de 14.906 étudiants.