Plus de 2.000 Marocains sont touchés, chaque année, par le lymphome, un cancer du système lymphatique largement méconnu du grand public puisqu'il se développe de manière silencieuse et devient fatal en l'absence d'un diagnostic précoce. -Par Fadwa Benhakka- Véritable problème de santé publique, le lymphome est une maladie difficile à détecter car ses premiers symptômes peuvent être confondus avec ceux du rhume, des amygdales, tout comme il est possible d'en ignorer totalement l'existence, ce qui favorise l'évolution sournoise de l'affection à tel point que le patient encourt un haut risque de mort en l'absence de traitement. Le diagnostic tardif de ce type de cancer est à l'origine d'un grand nombre de décès et engendre des frais de soins considérables tant pour le patient que pour le système de santé. Eu égard à la prévalence élevée de cette affection dans le monde, considérée comme le 3ème type de cancer le plus répandu parmi les enfants, l'ONG Lymphoma Coalition, un réseau international d'associations de malades atteints de cette forme de cancer, a lancé une initiative pour faire du 15 septembre une journée mondiale du lymphome . Cette journée est l'occasion de sensibiliser à cette maladie et de mobiliser le public et les structures médicales en vue de généraliser le diagnostic précoce et d'améliorer la prise en charge des patients. Au niveau mondial, plus de 1 million de personnes sont touchées par un "lymphome non hodgkinien". Il n'existe pas moins de 30 types de lymphomes qui sont classés en deux grandes catégories : les lymphomes hodgkiniens, plutôt rarissime, et les lymphomes non hodgkiniens. Le lymphome hodgkinien a enregistré une hausse exponentielle de 80 pc depuis les années 70, près de 286 nouveaux sont recensés et 161.000 personnes en meurent chaque année, selon Lymphoma Coalition.
+ Une maladie mortelle mais guérissable+ Pour le président de l'association marocaine des maladies du sang, le Professeur Saïd Benchekroun, tous les médicaments et les traitements spécifiques au lymphome sont disponibles au Maroc. Selon lui, cette maladie est le plus souvent guérissable par rapport à d'autres cancers pour peu qu'elle soit prise en charge à temps. Le taux de guérison varie entre 40 et 95 pc en fonction du type et de l'étendue de la tumeur, a-t-il expliqué, indiquant que les possibilités de traitement du lymphome sont meilleures lorsque celui-ci est détecté tôt. Quant au traitement, il repose essentiellement sur la chimiothérapie et dans certains cas sur l'immuno-thérapie. Le lymphome, un cancer du sang, qui affecte le système lymphatique, se caractérise par la prolifération maligne de cellules lymphoïdes et réticulaires lesquelles tendent à infiltrer tout l'organisme. Les premiers symptômes de cette maladie sont une perte de poids, une grande fatigue, une fièvre récurrente et inexpliquée. +La sensibilisation, un facteur déterminant pour lutter contre le lymphome+ Le service des maladies du sang et des cancers infantiles à l'hôpital du 20 août, relevant du CHU Ibn Rochd de Casablanca, accueille annuellement entre 250 et 300 personnes atteintes du cancer du lymphome, a fait savoir M. Benchekroun, également président de ce service. Il a souligné l'importance du soutien aux patients apporté par les associations oeuvrant dans la lutte et la sensibilisation contre cette maladie, mais dont le nombre demeure limité au Maroc. Le diagnostic précoce reste l'arme fatale contre le lymphome notamment face aux difficultés d'accès aux soins pour une large frange de la population et à l'insuffisance des infrastructures spécialisées dans le traitement de ce type de cancer. La prévention contre le lymphome nécessite la mobilisation de tous les intervenants, notamment les départements ministériels, la société civile et les professionnels de la santé, à travers l'organisation de campagnes de sensibilisation et la promotion de la couverture médicale obligatoire et de l'accès aux soins.