Le mouvement pour la démocratie paritaire, un collectif regroupant des associations féminines, à appelé, mercredi à Casablanca, à la concrétisation du principe de parité dans les projets de lois organiques actuellement en discussion au Maroc. Lors d'un point de presse, les responsables du mouvement ont exprimé "leur attachement à la traduction des dispositions de la Constitution" dans les projets de lois organiques relatives à la Chambre des représentants et aux partis politiques, en "faisant référence de manière claire à la parité" en tant qu'instrument et procédé qui transpose dans la réalité les principes et la volonté politique. Concernant le projet de loi organique relative à la Chambre des représentants, le mouvement demande un découpage électoral qui enrichit et renforce le scrutin de liste, la mise en place d'instruments à même de garantir un accès égal des hommes et des femmes aux institutions élues et l'adoption de dispositions juridiques garantissant l'accès des femmes à la Chambre des représentants. Il plaide également pour faire du nombre de sièges détenus par les femmes un critère pour recevoir les subventions réservées aux élections, d'adopter un discours consacrant le principe d'égalité entre hommes et femmes et de faire référence à la commission d'égalité entre les deux sexes au sein du parlement avec pour mission de renforcer l'égalité au sein de la société et de réformer les lois et les politiques à partir de l'optique du genre. Pour ce qui est du projet de loi organique sur les partis politiques, le mouvement appelle à l'élaboration d'un préambule, qui clarifie les références et les valeurs à la base de la nouvelle conception de l'autorité "qui soient conformes à la nouvelle constitution" et la révision de ce projet pour le rendre conforme à la philosophie de la démocratie représentative et la concrétisation des choix clairs de la constitution, notamment ceux contenus dans les articles 7 et 10. Il appelle, en outre, dans le cadre du respect de la dualité composant la société, à faire référence de manière constante aux hommes et aux femmes et d'instituer la parité dans l'ensemble des organes dirigeants des partis sur les plans national, régional et local et à tous les niveaux de la direction des formations politiques. Il préconise aussi de faire de la parité une condition incontournable dans l'acceptation des candidatures, de lier le financement public des partis à la mise en oeuvre du principe de la parité et de prévoir des pénalités pour les formations, qui ne recourent pas à ce principe dans leurs structures et programmes. Mmes Khadija Rebbah et Touria Amri, de la coordination du Mouvement, qui ont animé ce point de presse, ont souligné que le Maroc dispose désormais d'une Constitution qui consacre l'égalité entre l'homme et la femme (article 19) et exprimé la détermination du mouvement à lutter pour la concrétisation de ce principe à tous les niveaux.