L'UAF revendique la création de l'instance de parité et de lutte contre toutes formes de discrimination pour garantir la participation féminine au processus démocratique. Le mouvement féministe poursuit son combat pour faire valoir ses acquis. Et c'est au tour de l'Union de l'action féminine (UAF), présidée par Aicha Lkhmass, de monter au créneau. Dans un communiqué daté du 8 août, cette Union a formulé des propositions relatives aux femmes dans le projet de loi organique de la Chambre des représentants et aux structures des partis politiques conformément à la nouvelle Constitution. Ainsi, l'UAF réitère la nécessité de prévoir un engagement concernant la mise en œuvre du principe de la parité dans ladite loi organique. L'Union rappelle, par l'occasion, la nécessité d'adopter cet engagement dans les consultations entre le gouvernement et les partis politiques concernant les lois électorales en tant que base de discussion des mécanismes et des mesures positives pour éliminer la discrimination à l'égard des femmes. De surcroît, l'UAF considère que l'exclusion des femmes de ce processus est incompatible avec la Constitution ainsi que les exigences et les enjeux de la période actuelle. Dans cet esprit, l'Union revendique la création d'urgence de «l'instance de parité et de lutte contre toutes formes de discrimination» qui devrait garantir la participation du mouvement féministe. Parallèlement, l'Union rejette absolument toute atteinte à la liste nationale réservée aux femmes étant donné que celle-ci constitue un acquis réalisé par le mouvement féministe à l'issue d'un combat de longue haleine. En outre, la liste nationale réservée aux femmes constitue, aux yeux de l'UAF, un mécanisme de discrimination positive qui n'acquiert sa légitimité démocratique que du fait qu'il réponde à la discrimination historique qui touche les seules femmes. Chose qui se manifeste à travers les structures sociales et les valeurs culturelles et qui est consacrée par les structures, les pratiques institutionnelles et politiques et les entraves à l'accès des femmes aux centres de décision. De même, l'Union requiert la protection de la liste nationale, sa consécration au profit des femmes, l'augmentation de son quota et sa consolidation en tant que mécanisme de mise en œuvre du principe de la parité. Ceci en réponse aux revendications incessantes du mouvement féministe et des aspirations des femmes marocaines en général. Par ailleurs, l'UAF estime que la répartition de la liste nationale dans les limites de 45 sièges est incompatible avec les dispositions de la Constitution qui prévoit la parité. C'est pourquoi, l'Union revendique la consécration de 90 sièges aux femmes en tant que quota entrant dans le cadre des mesures positives conformément à sa philosophie et aux normes internationales mises en œuvre. Ceci en réitérant expressément l'adoption des normes de compétence, d'aptitude politique, de crédibilité, de rayonnement et l'engagement à l'égard des affaires féminines pour constituer une élite féminine qui serait à la hauteur des défis de la période actuelle. L'UAF revendique également la consolidation de la représentativité des femmes en prévoyant, dans la loi organique de la Chambre des représentants, l'obligation de consacrer un pourcentage de la présidence des listes régionales des femmes n'atteignant pas moins de 10% afin d'aboutir à une représentativité avoisinant le tiers en tant qu'avancée vers la parité. En matière du projet de loi des partis politiques, l'Union rejette la consécration du tiers des partis politiques aux femmes. A cet égard, elle revendique l'engagement des partis à œuvrer à la mise en œuvre du principe de la parité et l'attachement au pourcentage du tiers au moins.