Les conditions sont réunies pour progresser vers l'établissement d'un mécanisme d'autorégulation de la presse, en harmonie avec la nouvelle Constitution qui consacre ce principe dans un esprit de totale indépendance vis-à-vis de toute autorité extraprofessionnelle, a souligné le Syndicat national de la Presse marocaine (SNPM). A cet égard, le conseil national fédéral du syndicat a annoncé, dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion à Rabat sur les pratiques enfreignant la déontologie, la mise sur pied d'une commission du conseil chargée d'examiner la proposition de créer un Conseil national de la presse, avant qu'elle ne fasse ultérieurement l'objet d'étude avec la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) et le gouvernement, représenté par le ministère de la Communication. Pour favoriser un meilleur traitement du dossier de la déontologie de la presse, le conseil national fédéral a lancé un appel à l'ensemble des éditeurs, directeurs et responsables de la presse écrite et électronique, pour mettre en place des règles de respect de la déontologie à travers des conseils de rédaction à même de veiller à la bonne conduite professionnelle et à la défense des droits des journalistes, conformément aux principes universellement reconnus. Par ailleurs, le conseil a passé en revue la situation matérielle et professionnelle des journalistes dans les différents secteurs, affirmant que l'amélioration de leur condition passe par "le respect du droit syndical par les responsables des entreprises médiatiques et de presse, dans les secteurs public et privé". Il a rappelé, à ce propos, l'accord obtenu avec la FMEJ pour le renouvellement de la convention collective et la constitution d'une commission de règlement des conflits, en estimant que le traitement de ces questions servirait à raffermir la coordination et la coopération entre le SNPM et la fédération. Evoquant l'initiative de création du Forum pour la défense du service public dans les médias, le syndicat a appelé les forces vives de la nation à placer ce dossier au rang des priorités " étant entendu que tout progrès démocratique et politique ne saurait se concrétiser sans une contribution agissante des établissements médiatiques". Le conseil a toutefois regretté le manquement aux exigences du service public en termes d'amélioration du produit sur les plans politique, artistique et culturel, de pluralisme, de droit à la différence, à la liberté d'opinion et d'éducation à la citoyenneté. La défense de ces droits, ajoute le communiqué, exige une révision globale juridique, politique et administrative du mode de gestion des médias publics, selon une démarche empreinte de transparence, de reddition des comptes et de contrôle gouvernemental, parlementaire, professionnel et populaire. Le conseil fédéral a en outre plaidé pour le respect du Code de la presse et a "vivement dénoncé les violations de la liberté de la presse, le non-respect de la loi et la persistante ingérence dans les affaires judiciaires". Il a cité en effet "le recours au code pénal pour justifier la détention du directeur du quotidien Al-Massae Rachid Niny, et à des interprétations abusives de la loi pour engager des poursuites et procéder à des interrogatoires musclés à l'encontre de directeurs de journaux et de journalistes". Ce constat " négatif " dénote "une tentative flagrante de certaines parties d'entraver le changement démocratique en cours et de semer désarroi et désespoir ", estime le conseil, qui a appelé de nouveau "à la libération de Rachid Niny et au respect des dispositions du Code de la presse". Le conseil a d'autre part condamné les actes d'agression à l'endroit des journalistes par les forces de l'ordre lors de manifestations organisées dans plusieurs régions du royaume, considérant que ces agissements représentent une violation ouverte des lois en vigueur.