Des opérations de restauration et de sauvegarde du patrimoine architectural sont entreprises actuellement pour préserver le riche legs historique et culturel dont l'ancienne Médina de Taza est dépositaire. Des travaux ont été lancés dernièrement à Taza-Haut (Taza Al Oulya) pour la restauration des murailles historiques de Sidi Aissa situées à proximité de Kifane Belghmari, Hay Sidi Aissa et l'avenue "3 Mars". Les opérations de restauration de ces anciennes murailles, vestiges des dynasties Almoravide et Almohade, s'étendent de Bab Jamâa Tahtiya (bas) au fameux bastion historique (Borj Al Bastioune), selon Mohammed Belhissi, directeur régional de la culture à Taza-Al Hoceima-Taounate. Des matériaux de construction traditionnels confectionnés suivant les anciennes méthodes techniques sont utilisés pour rebâtir les tronçons des murailles historiques dégradés ou détruits, a-t-il indiqué à la MAP. Les travaux de restauration de ces anciens remparts, financés par le ministère de la culture, nécessitent un budget global de plus de 5,05 Millions de Dh dont plus de 2,87 MDh pour la première tranche et 2 MDh pour la deuxième tranche, a-t-il précisé . Le suivi technique des travaux de reconstruction de ces remparts est assuré par Mohammed Azzouzi , inspecteur régional des monuments pour les régions Taza-Al Hoceima-Taounate et l'Oriental. L'ancienne médina de Taza, avec son bâti traditionnel, est classée en patrimoine culturel national et des efforts sont fournis pour son enregistrement en tant que patrimoine culturel humain mondial. La médina antique est protégée par une enceinte de murailles de plus de 3 Kms construites en plusieurs étapes sous les dynasties des Almohades et des Mérinides. Les Saadiens ont achevé la construction de ces remparts en édifiant le fameux bastion militaire (Borj Al Bastioune). Hormis le tronçon qui longe l'escalier menant de Bab Jamâa Tahtiya (bas) à Bab Jema Foukaniya (haut) et celui contenant Bab Tété, restaurés ces dernières années, l'ensemble des murailles se trouve en état de dégradation. Le projet de restauration du Bastioune , confié, selon Mohammed Belhissi, à l'administration des Forces armées royales (FAR) en raison du caractère militaire du monument, n'a pas encore démarré. Une tour sarrasine, de forme circulaire, surplombant la vallée de l'oued Taza, a été restaurée pour être intégrée dans un projet touristique et de loisir. En plus d'un fossé (khandak), creusé par les Mérinides pour renforcer la défense de la ville du côté sud, Taza dispose aussi d'une Casbah, caserne située à proximité d'Al Bastioune, qui mérite d'être débarrassée de l'habitat clandestin et restaurée. La médina de Taza dispose, également, de grandes portes dont certaines ont complètement disparu alors que d'autres se trouvent actuellement dans un état de dégradation et qui méritent restauration. Il s'agit de Bab Casbah, Bab Al Miâra, Bab Arrih, Bab Jamâa Al Foukiya, Bab Jamâa Tahtiya, Bab Tete, Bab Laqbour, Bab Zitouna, Bab Aharrach, Bab Charia et Bab Sidi Masbah dont la Fondation remonte aux époques des Almohades et des Mérinides. La grande mosquée ou Jamâ Lakbir de Taza, construite à l'époque almohade a bénéficié de l'intérêt de toutes les dynasties. Elle a subi durant les dernières années des travaux de restauration et rénovation grâce à un budget alloué par le ministère des Habous et des Affaires islamiques. Cette mosquée est embellie par un grand et fameux lustre qui pèse 32 quintaux et qui demeure, pas ses dimensions et par la qualité de son décor et inscriptions, l'un des plus beaux lustres en terre d'Islam.