Les pays parties à l'accord arabo-méditerranéen de libre-échange (Accord d'Agadir), réunis mardi et mercredi à Amman au niveau des experts, ont convenu du principe de coordination dans les futures négociations sur les nouvelles règles d'origine euroméditerranéennes. Il existe "une unanimité" autour de la nécessité d'unifier les positions des pays membres (Maroc, Egypte, Tunisie et Jordanie) dans les pourparlers avec l'Union européenne sur ce dossier, apprend-on auprès de la délégation marocaine, au terme des travaux de ces réunions tenues au siège de l'Unité technique de l'Accord d'Agadir, basée dans la capitale jordanienne. L'effort de coordination sera surtout axé sur les secteurs névralgiques pour les pays de l'espace d'Agadir, souligne-t-on de même source, citant, entre autres, le textile, l'agroalimentaire et les produits halieutiques dans le cas du Maroc. Les quatre pays sont appelés à unifier leurs positions en prévision des négociations sur de nouvelles règles d'origine entre les deux rives de la Méditerranée ou de leur modification au niveau de l'UE, qui se penche actuellement sur l'élaboration d'un nouveau protocole y afférent, avait déclaré à la MAP une source de l'Unité technique, notant que cette action leur permettra de défendre et de préserver leurs intérêts vis-à-vis des autres acteurs de la région. Les ministres du Commerce, réunis en décembre dernier à Bruxelles dans le cadre de la 8ème Conférence Euromed, avaient souligné l'importance d'impliquer les partenaires de la rive sud dans les travaux effectués par l'UE sur la définition de nouvelles règles d'origine. Selon l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les règles d'origine sont les critères appliqués pour définir l'endroit où un produit a été fabriqué. Elles sont un élément essentiel des règles commerciales en raison d'un certain nombre de mesures qui entraînent une discrimination entre les pays exportateurs: contingents, droits de douane préférentiels, mesures antidumping, droits compensateurs, etc. D'autre part, les hauts fonctionnaires des pays membres se sont penchés sur l'examen d'un document présenté par le Maroc relatif à l'article 15 de l'Accord d'Agadir portant sur les mesures de sauvegarde (défense commerciale), suite à la constatation de lacunes dans l'interprétation et la mise en application de ses dispositions en cas de dumping ou de préjudice à une branche de la production nationale dans chaque pays. Il a été convenu de l'élaboration d'un protocole d'application de cet article définissant les moyens de recours en cas de litige et déterminant des mécanismes de concertation plus transparents. Au sein de l'Unité technique, on estime qu'après trois ans de vulgarisation et de contacts avec l'ensemble des acteurs économiques, il est temps pour que les pays membres s'attaquent aux aspects techniques des accords commerciaux en vue de créer une nouvelle dynamique dans cet espace économique et de développer leur force de négociation au sein des forums régionaux. La délégation marocaine était composée de responsables du ministère du Commerce extérieur, à savoir Khalid Sayah, directeur des relations commerciales internationales, Mlle Zahra Maafiri, directrice de la politique des échanges commerciaux, Said Maghraoui, chef de division de la défense commerciale, et M'hamed Moukil, chef de service des relations avec les pays arabes et islamiques.