Le Marocain Mehdi Akhrif et la Sénégalaise Fama Diagne Sène ont remporté, samedi à Assilah, le Prix Tchicaya U Tam'si de la poésie africaine qui souffle cette année sa 9è bougie, organisé dans le cadre du 33ème moussem culturel international d'Assilah. ES : Maria Laaroussi Doté de dix mille dollars, ce prix est destiné à récompenser un talent prometteur qui s'est distingué par une oeuvre d'une grande valeur artistique à travers un recueil ou plus, et dont l'apport permet d'ouvrir d'autres horizons dans cette discipline et est à même de mettre en exergue l'importance de cette poésie dans la vie. S'exprimant à cette occasion, M. Akhrif a indiqué que ce prix revêt une valeur morale importante, en particulier parce qu'il est reçu dans sa ville natale Assilah, et parce qu'il "porte le nom d'un poète créatif que j'ai pu connaître personnellement et avec lequel je partage quelques aspects communs au niveau poétique". "Je remercie les membres du jury qui ont vu dans mon travail ce qui mérite pareille reconnaissance", a-t-il dit, se félicitant du fait que le moussem d'Assilah, à l'origine de prix de renommée, constitue ainsi "une expérience lumineuse de haut niveau" sur les plans africain et international. De son côté, Diagne Sène a exprimé ses chaleureux remerciements pour ce prix qui "porte le nom prestigieux d'un créateur émérite", soulignant que cette distinction est "l'une des plus belles" de sa carrière. "En primant la poétesse que je suis, vous avez consacré la mère, l'épouse et la ménagère, vous avez donné le prix à quatre figures féminines dans lesquelles se retrouvent des millions de femmes africaines", a-t-elle dit. Pour sa part, le secrétaire général de la Fondation du Forum d'Assilah, Mohamed Benaissa, a indiqué que l'octroi de ce prix, dans le cadre des activités du moussem d'Assilah constitue "une reconnaissance et un dévouement à l'égard de cette figure culturelle qui fut un des pionniers à avoir contribué au lancement de ce grand projet culturel". M. Benaissa s'est dit convaincu que le renforcement de la coopération Sud-Sud ne doit pas être limité aux niveaux économiques et financiers, mais qu'elle doit prendre en considération d'autres aspects, dont la rencontre des élites, soutenant que l'hommage rendu au continent africain a été un des objectifs majeurs du moussem. Le jury de cette édition a été présidé par le président de l'Association des écrivains du Sénégal (AES), Alioune Badara Beye, par ailleurs, président de la Fédération des écrivains de langue française (FIDELF) et président du Conseil d'administration du Théâtre national " Daniel Sorano". Le Jury est composé de Mohamed Benaïssa (Maroc), Chérif Khaznadar (France), président de la Maison des Cultures du Monde, Charles Akibodé (Cap-Vert), professeur et écrivain, Mohamed Magani (Algérie), professeur et écrivain, Justine Mintsa (Gabon), écrivaine et professeur, et Omar Sankhare (Sénégal), professeur agrégé de grammaire à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Les lauréats ayant remporté ce prix sont Edward J. Maunick (Ile Maurice-1989), René Depestre (Haïti-1991), Mazini Kunene(Afrique du Sud-1993), Ahmed Abdel Mo'ti Higazi (Egypte-1996), Jean-Baptiste Loutard (CongoBrazzaville-1998), Véra Duarté (Cap-Vert-2001) et Nini Osundare (Nigeria-2008). A rappeler que Tchicaya U Tam'si, l'écrivain et poète congolais, avait découvert Assilah à l'occasion de la création du Forum culturel afro-arabe en 1981. Séduit par le moussem, il deviendra, huit ans jusqu'à sa mort en 1989, son plus fidèle participant.