Le président du groupe d'amitié Maroc-France à la Chambre des conseillers, Abderrahim Atmoun, et l'écrivaine Nadia Benjelloun, ont été faits Chevaliers de l'Ordre national de la Légion d'honneur française, dans le cadre de la promotion du 14 juillet révélée jeudi à l'occasion de la fête nationale française. Les deux Marocains ont ainsi accédé à la plus haute distinction française, aux côtés de plusieurs centaines de personnalités françaises dont la liste vient d'être publiée sur le Journal officiel de la République française. M. Atmoun et Mme Benjelloun ont été désignés par décret présidentiel daté du 13 juillet 2011, respectivement sur proposition du ministère français des Affaires étrangères et celui de l'Education nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative. Contactés par la MAP, ils se sont dits fiers de recevoir cette distinction prestigieuse et d'avoir la chance de représenter le Maroc à ce niveau. M. Atmoun s'est dit "honoré" d'obtenir cette "superbe décoration" qu'il considère comme "une reconnaissance par rapport à tout le travail mené dans le cadre du groupe d'amitié" qu'il copréside depuis 2009 avec le sénateur français Christian Cambon pour "le renforcement des relations parlementaires entre le Maroc et la France". "Durant ce mandat, nous avons énormément travaillé avec les sénateurs français, de toutes sensibilités, pour faire connaître la position de notre pays, notamment sur la question du Sahara, et mettre en avant les progrès que connaît le Maroc dans différents domaines (politique, économique, social)", a-t-il dit. Le conseiller marocain, qui assure également la vice-présidence de la commission parlementaire Maroc-Parlement Européen, a su développer des liens très forts avec la classe politique française d'autant plus qu'il a vécu dans l'Hexagone pendant près de 26 ans. Cet ancien chercheur à l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE-Paris) est actuellement membre du conseil d'administration de l'Institut des hautes études de développement et d'aménagement des territoires européens (IHEDATE- Paris) qui travaille notamment sur l'espace méditerranéen. Non moins émue, Nadia Benjelloun veut partager avec tous les Marocains cette récompense qui symbolise "la solidité des relations franco-marocaines". "C'est un honneur qui vient couronner tous mes efforts en faveur du dialogue des cultures et des religions, et de liberté d'expression", pense celle qui était en charge jusqu'à l'année dernière de la direction internationale du Festival de Fès des musiques sacrées du monde et des Rencontres de Fès. Bien qu'elle réside en France depuis une trentaine d'années, cette native de Casablanca, agrégée de philosophie et docteur en Sciences Politiques à Paris, est restée attachée au Maroc où elle suit de près, assure-t-elle, tout ce qui s'y passe en tant spécialiste de l'aire Méditerranéenne. Elle s'est félicitée à cette occasion des "avancées extraordinaires et très importantes" réalisées dans le Royaume à tous les niveaux, en particulier sur le plan de la consécration de l'égalité homme-femme. Lauréate du Grand Prix de la Francophonie de l'Académie française en décembre 2009, l'écrivaine avait notamment publié deux ouvrages de référence sur la question palestinienne: "La Palestine: un enjeu, des stratégies, un destin" et "La question Palestine: Entretien avec Yasser Arafat". Après avoir été chargée de mission à l'UNESCO, au ministère français des Affaires étrangères et à l'Ambassade du Maroc à Paris, elle a écrit pendant six ans une chronique pour le journal Le Matin portant aussi bien sur la politique internationale que sur la culture. Mme Benjelloun se charge actuellement de la direction des "Eclats d'Orient", rencontres du Festival "Les Orientales" de Saint Florent-le-Vieil (ouest de la France) et de l'organisation des Etats généraux des Musiques du Monde à Paris.